Même si la plupart des matches n'ont pas atteint le haut niveau, les débats qu'on a eu encore le plaisir de voir et de vivre en ces quarts de finale n'avaient en rien perdu de leur intensité, et encore moins de leur suspense On l'a déjà dit et cela ne semble épargner aucune équipe : la différence en football se joue sur des petits détails. Essentiellement dans des matches de coupe où les circonstances, les imprévus peuvent justement décider à la place des joueurs. De toute une équipe. Guemamdia qui a raté le penalty de la victoire lors des prolongations s'est racheté, bien racheté pendant la séance des tirs au but. On aimerait bien savoir ce qu'il avait dû ressentir ici et là. De la déception au grand soulagement. En football, on peut passer de l'extrême à l'extrême en si peu de temps. Car au fait, il n'y aura jamais de vérité absolue. Guemamadia qui rate, Guemamdia qui offre la victoire à son équipe. Tout cela ne finira jamais de nous étonner. Sur un autre terrain, le Club Africain a connu des situations diverses. Il a peiné, mais il a su aussi forcer le cours des événements. Le CA peut ne pas convaincre, ne pas emballer ses supporters, mais il continue de résister, certes à sa manière, mais pas loin des objectifs tracés. Au Stade Tunisien, la marge de progression d'un bon nombre de jeunes joueurs a dû favoriser la création, non seulement d'un esprit de jeu, mais tout particulièrement d'un esprit d'équipe. D'un match à l'autre, ils donnent de plus en plus l'impression de pouvoir prendre conscience de la nécessité de ne plus subir les contraintes de jeu et de comportement d'autrefois, en se donnant notamment le style et le tempérament les plus indiqués et les mieux adaptés pour chaque épreuve. Il est certain que la réussite de ces adaptations est quelque part la réussite de certaines idées, d'une certaine responsabilisation. Au fait, tout cela ne peut que confirmer les aptitudes d'un ensemble qui ne semble pas se démarquer du rôle qu'il est censé accomplir face aux exigences de tous les jours et du haut niveau. La volonté et la détermination que les Stadistes ne cessent de manifester se traduisent par une montée en puissance des valeurs qui ne viennent pas seulement avec l'âge et l'expérience, mais tout simplement avec l'affirmation des convictions. S'il y a un mérite que l'on peut leur accorder, c'est tout essentiellement cette faculté de pouvoir suffisamment évoluer avec les circonstances et les contraintes du moment. ça donne à rêver... La coupe n'a pas donc de règle générale. Les stratégies de jeu, les plans d'action qu'on avait mis longtemps à préparer peuvent basculer à tout instant. Et surtout au moment où l'on s'attendait le moins. Le mythe du football saurait encore et toujours survivre à toute vérité, même celle du terrain. L'esprit de jeu serait-il pour ainsi dire de nature à changer ? A prendre une nouvelle forme, une nouvelle vocation ? On serait tenté encore une fois d'y croire. On aurait ainsi besoin d'une autre force, d'un pouvoir de résolution bien particulier. Au fait, l'attraction d'un match de coupe, ce n'est pas seulement le résultat, ou encore l'étendue d'une quelconque consécration. C'est une philosophie dans le jeu et dans le comportement, une source de libération, d'épanouissement. Une vocation, une morale. On voit rarement les équipes en disposer en championnat, ou bien en avoir de la virtuosité. Même si la plupart des matches n'ont pas atteint le haut niveau, les débats qu'on a eu encore le plaisir de voir et de vivre en ces quarts de finale n'avaient en rien perdu de leur intensité, et encore moins de leur suspense. Que l'on soit clair : c'est une épreuve dans laquelle on ne se fait pas seulement un nom, mais également une carrière. Beaucoup d'équipes, l'ASM, entre autres, n'auraient pas certainement été ce qu'elles sont aujourd'hui si elles n'avaient pas fait un bon détour de ce côté.