• Vigilance pour empêcher les éventuels actes de sabotage ou d'atteinte aux champs céréaliers M.Youssef Néji, président-directeur général de l'Office des céréales, s'est déclaré optimiste quant à la production céréalière pour cette saison. Intervenant, hier, lors d'un atelier, organisé à la cité des sciences sur "la récolte céréalière pour l'année 2011", le responsable a ajouté que cette production est estimée à 20 millions de quintaux. Cet atelier, organisé à l'initiative du journal "El Fallah", en collaboration avec l'Office des céréales, n'a pas arrivé à son terme en raison d'un mouvement de protestation d'un groupe d'agriculteurs. Environ une trentaine d'agriculteurs et de marins- pêcheurs sont intervenus, d'une manière imprévisible, lors de cet atelier, pour "faire entendre leurs voix", d'après les slogans qu'ils scandaient. Le P.-d.g. de l'Office des céréales, qui intervenait, lors de la séance matinale de ce workshop, a appelé tous les intervenants du secteur céréalier à prendre les mesures nécessaires pour protéger les récoltes contre les incendies et autres risques. Des agriculteurs, craignant de perdre leurs productions, ont déjà entamé les moissons avant les délais prévus (gouvernorat de Kairouan), après avoir entendu des rumeurs qui courent concernant l'intention de certains malfaiteurs de s'attaquer aux récoltes. A ce sujet, M. Neji a appelé les agriculteurs à "ne pas s'affoler" et à ne pas entamer les moissons avant que leurs récoltes ne soient prêtes à collecter, en leur recommandant d'être, tout de même, vigilants pour "empêcher les éventuels actes de sabotage ou d'atteinte aux champs céréaliers". Sur un autre plan, un responsable de l'Institut national des grandes cultures (Ingc), a déclaré qu'une équipe technique sera formée, d'ici la semaine prochaine, pour identifier les zones de production céréalières où les récoltes sont confrontées à des problèmes de mitadinage des graines de blé. Crise de confiance Il s'agit d'un phénomène qui attaque les grains de céréales et qui conduit à la formation de gruaux réduisant considérablement leur rendement en semoule. L'équipe de techniciens va préparer, par la suite, une carte pour intervenir, l'année prochaine, dans les zones identifiées. L'Utap assure, d'habitude, ce genre d'interventions techniques et d'encadrement des agriculteurs en collaboration avec le ministère de l'Agriculture et les structures de tutelle. Or, l'organisation agricole tunisienne est divisée, depuis la révolution, entre partisans et opposants à son bureau exécutif et à sa direction. D'après le groupe d'agriculteurs intervenus lors de la manifestation de jeudi, la crise de confiance que traverse l'organisation, est loin d'être résolue. M.Amor El Behi, universitaire, agriculteur à Beja et l'un des protestataires, a indiqué à la TAP, qu'ils réclament le gèle des activités des membres du bureau exécutif de l'Utap et la démission de son président actuel, M. Mustapha Lassoued. "Cette direction ne représente pas l'ensemble des professionnels du secteur", a-t-il dit. M. Nabil Rakrouki, agriculteur de la région de Jendouba, a évoqué, quant à lui, les problèmes persistants auxquels font face les agriculteurs et les pêcheurs, notamment, l'endettement, les difficultés de commercialisation du lait auprès des centres de collecte et la baisse de la rentabilité de l'activité de pêche face à une augmentation des coûts de production et des carburants.