Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a lancé un appel en faveur de la création d'un fonds de soutien à la qualité des contenus médiatiques, une initiative qu'il considère comme essentielle pour accompagner les réformes attendues dans le secteur de l'information en Tunisie. S'exprimant lors d'une table ronde organisée ce dimanche 4 mai 2025 au siège du syndicat, en partenariat avec la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Dabbar a mis l'accent sur les difficultés structurelles et conjoncturelles que traverse actuellement le paysage médiatique tunisien. L'événement était consacré aux mécanismes de soutien et de développement du secteur des médias dans le pays. Selon Zied Dabbar, ce fonds aurait un double objectif : améliorer la qualité des productions journalistiques et soutenir la formation continue des professionnels du secteur. Il a également évoqué l'existence d'une initiative parlementaire portant sur la réforme des médias, appelant à lui apporter un appui réel et concret. "Ce fonds pourrait jouer un rôle clé pour relancer le secteur en crise et restaurer la confiance dans l'information produite par les médias traditionnels", a-t-il précisé. Un secteur en danger, des institutions en péril Le président du SNJT a en outre tiré la sonnette d'alarme : près de 80 % des entreprises de presse privées risquent de disparaître si aucune mesure de sauvetage n'est mise en œuvre rapidement. Il a souligné que la fragilité économique de ces structures menace la pérennité du journalisme professionnel en Tunisie. Dans ce contexte, Zied Dabbar a mis en garde contre la montée en puissance des plateformes sociales comme Facebook et Instagram, qui risquent de supplanter les médias traditionnels en cas d'effondrement du secteur. "Nous ne voulons pas que le citoyen soit abandonné aux fake news et à la désinformation", a-t-il déclaré avec fermeté. Il a, en outre, précisé que cette initiative s'inscrit dans une vision plus large de réforme et de redynamisation du paysage médiatique tunisien, dans un contexte où l'information vérifiée et professionnelle devient de plus en plus précieuse. Face à cette situation, Dabbar appelle à une prise de conscience collective sur le rôle essentiel des médias dans la démocratie et la cohésion sociale.