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Un bon procès n'est pas uniquement un verdict mais aussi et surtout des procédures et des réponses
Publié dans Business News le 04 - 05 - 2025

Le verdict dans l'affaire de l'envoi des jeunes dans les zones de conflit connue sous le nom « Tasfir » est tombé cette semaine. Les condamnations ont été très lourdes allant jusqu'à trente six ans d'emprisonnement assortis pour tous les condamnés de cinq années de contrôle administratif.
Un verdict qui suscite des questions
Paradoxalement, au lieu de susciter le soulagement des familles qui ont vu leurs enfants embrigadés et envoyés à la mort à des milliers de kilomètres de chez eux, au lieu d'apporter des réponses, démonter le processus de cet embrigadement et dévoiler l'organigramme de cette machine machiavélique, le verdict prononcé dans cette affaire a suscité des questions et a ajouté de l'ombre là où on attendait des éclaircissements. L'impression laissée par ce verdict est comme si on disait aux familles des victimes embrigadées ainsi qu'à l'opinion publique : « Vous voulez des responsables, voilà les responsables. Ils sont lourdement condamnés. Qu'on en finisse maintenant et que l'on ferme définitivement ce dossier ». Malheureusement, ce n'est pas ce que les familles et l'opinion publique attendent de leur justice. Ils espéraient avoir des réponses. Ils ne les ont pas obtenues.
L'affaire du Tasfir n'est pas qu'une simple affaire de criminalité supranationale. C'est un épisode douloureux qui a brisé des familles, fendu des cœurs, plongé des âmes dans le désarroi et la tristesse. De jeunes élèves qui s'apprêtaient à passer leur bac sont sortis le matin avec leurs cartables pour ne plus revenir à la maison. Des jeunes, dociles et respectueux, quittent leurs consoles de jeux, ne touchent pas à leurs passeports gardés chez leurs parents et disparaissent dans la nature. De jeunes cadres diplômés, pour qui un avenir radieux s'ouvre devant eux, quittent leurs emplois. Certains emmènent avec eux leurs jeunes épouses et partent à l'aventure. Les familles n'auront droit, en guise d'adieu, qu'à une communication téléphonique de la part de leurs enfants les informant qu'ils sont arrivés en Turquie et qu'ils se dirigent vers la Syrie pour participer à la guerre sainte. En réalité, ils seront des mercenaires dans l'une des guerres les plus sales du monde moderne. Quant aux filles, elles s'adonneront tout simplement à la prostitution.
Un séisme sociétal
Sur le plan sociétal et politique, le dossier du Tasfir a été une véritable catastrophe et un séisme qui a ébranlé les fondements du vivre ensemble. Il nous a fait prendre conscience que parmi nous, vivent des groupes d'individus qui ne pensent pas comme nous, qui ne partagent pas nos valeurs, qui sont différents de nous et qui ne nous ressemblent en rien. Il devenait évident que l'islam politique n'est pas qu'une simple expression politique parmi d'autres expressions mais un univers de pensée particulier qui refuse tous les aspects de la modernité et considère comme des mécréants tous ceux qui n'adhèrent pas à son idéologie. Des déclarations de plusieurs responsables politiques de premier plan du mouvement islamiste Ennahdha, certains d'entre eux faisaient partie du gouvernement ou du parlement, corroborent cette constatation.
Le procès de l'affaire de l'envoi des jeunes aux zones de conflit aurait pu donc être une très belle occasion pour réconcilier les Tunisiens avec leur justice. Il a été, encore une fois, une occasion ratée lamentablement. Le procès a été escamoté et bâclé. Les procédures n'ont pas été rigoureusement respectées. Toutes les conditions d'un procès équitable n'ont pas été réunies. L'os des lourdes condamnations n'a leurré personne. En effet, l'essentiel n'a pas été dit dans ce procès à savoir si les dirigeants islamistes condamnés dans le cadre du dossier Tasfir agissaient à titre individuel ou dans le cadre d'une politique mise sur pied par la direction du parti Ennahdha. Un bon procès n'est pas seulement un verdict. C'est aussi et surtout des procédures et des réponses.


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