Rideau, l'autre jour, sur la 14e édition du festival de la Rose qu'organise annuellement la municipalité de l'Ariana. Le bilan de l'édition? Eh bien, mi-figue mi-raisin. Avis d'ailleurs partagé par tous ceux qui ont vécu les différentes manifestations épinglées au programme de ce festival, version 2011. «La nouvelle édition n'a encore une fois valu que par son volet commercial grâce à l'exposition-vente aménagée au Montazeh Bir Belhassen», nous confie un visiteur. «On n'a rien vu de nouveau ou de particulièrement accrocheur», renchérit un vieux Arianais. Ce dernier, la soixantaine sonnée, mèches grises en bataille mais à l'allure étonnamment adolescente, estime, en nostalgique inguérissable, que «le temps est hélas révolu où ce festival faisait la joie de toute une ville, à l'époque où la rose y était reine et représentait la fierté des habitants. Aujourd'hui, n'en déplaise à la nouvelle génération, il suffit de circuler dans la cité pour constater amèrement que la rose ne fait que disparaître dans la nature sous l'enorme poids de l'invasion du béton». Et de conclure en suggérant «l'augmentation du nombre d'espaces verts rosés, la création d'un autre musée des roses et, pourquoi pas, l'imposition de la gratuité de la distribution de cette plante». Des idées à creuser... Parfum de la dignité et de la liberté Et pourtant, le nouveau conseil municipal de la ville, bien que fraîchement installé, n'a pas lésiné sur les moyens pour assurer à cette 14e édition le succès escompté. En témoigne d'abord l'offensive de charme lancée à l'adresse du public, avec le choix du thème «Parfum de la dignité et de la liberté», sans doute inspiré de la révolution du 14 janvier dernier Dans la foulée, les organisateurs ont investi pas moins de 5 établissements scolaires où écoliers et lycéens ont été invités à la plantation de la rose, sans compter les deux foires des arts plastiques et du livre mises en place à la même occasion sur le même thème. Mais est-ce suffisant? Aurait-on pu mieux faire? Sûrement oui, si cette manifestation avait touché les communes voisines et une plus large frange de la population locale, qui, hélas, ne se passionne plus pour «sa rose», au point de n'y penser que l'espace de chaque édition du festival avant de... la jeter dans les oubliettes! «L'édition de cette année est survenue, faut-il le souligner, au moment où notre municipalité n'arrivait pas à se relever des retombées de la révolution, avec les dégâts qu'on connaît», se défend M. Adel Essoussi, secrétaire général de la mairie, qui promet de... se racheter l'année prochaine.