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A la recherche de l'excellence Avant le démarrage de la 46ème édition du Festival international de Hammamet, entretien avec son directeur, M. Lassaâd Ben Abdallah
A un peu plus d'un mois avant le démarrage de la 46ème édition du Festival international de Hammamet, il semble encore assez tôt pour en révéler la totalité du programme. Mais tout de même, en voici une petite idée générale obtenue, non sans peine, au fil de l'entretien qui suit avec son directeur. Le Temps : Qu'est-ce qui va distinguer l'édition 2010 du festival des précédentes? Lassaâd Ben Abdallah : Depuis trois ans, nous travaillons sur des concepts qui changent d'une année à l'autre. Pour 2010, nous travaillons sur des thèmes fédérateurs, comme celui de Jammoussi ou l'année internationale de la jeunesse. Par conséquent, le Festival va s'exprimer en trois chapitres : Hammamet scène de théâtre ; Hammamet world music ; Nuits ramadanesques, puisque le ramadan va nous accompagner pendant un temps du Festival. Le premier chapitre va connaître une nouveauté, à savoir le Cirque artistique. Quant au théâtre proprement dit, il va s'agir de nouvelles créations que nous avons contribué, pour certaines, au développement et qui seront présentées au public pour la première fois. Le second chapitre (world music) comprendra des spectacles avec des jeunes exerçant à l'étranger. Le thème étant la culture urbaine destinée à un public jeune et s'appuyant sur le slam, le rap, le hip-hop, etc. Lors de Nuits ramadanesques, il y aura du Tarab, de la musique turque et même de Géorgie, mais il va y avoir également des variétés arabes, françaises, du tango également et du flamenco. Nous entendons ainsi nous adresser à un public assez large, sans perdre de vue le label du Festival : la qualité! Une question demeure à ce jour sans réponse : quelle est la nature du Festival de Hammamet, culturelle ou commerciale? A vrai dire, nous essayons de chercher un équilibre entre les deux. Mais l'équation n'est pas aussi simple qu'on peut l'imaginer. Il faudrait savoir que rarement les spectacles sont rentables, à moins de trouver des co-producteurs. Vous comprenez, donc, que l'objectif ne saurait être financier ou commercial comme vous le dites. Le projet est financé par l'Etat : il y a une grande part sous forme de budget, et une autre financée par les sponsors. Nous ne pouvons donc que miser sur le culturel, c'est-à-dire bien choisir les artistes. Hammamet ne peut être qu'un Festival culturel. Cela dit, il ne faudrait pas que le culturel soit perçu d'une manière péjorative, assimilé à l'élitisme. Le culturel peut être populaire, et d'ailleurs je trouve le qualificatif ‘‘culturel'' assez vague puisqu'il désigne toute la culture d'un peuple. Comment s'était soldée l'édition précédente? Le Festival de Hammamet a une image et un label, lesquels ont instauré une relation de confiance entre le public et la manifestation. Nous devons le succès de l'édition 2009 à une programmation alléchante, des recettes sponsoring sans précédent, une bonne organisation et, surtout, une bonne visibilité sur le plan médiatique. Néanmoins, je dirais qu'il y a des choses à refaire, d'autres à parfaire ou à ajouter... Propos recueillis par Mohamed TOUNSI