Le secteur Textile-Habillement (TH) est essentiel dans l'économie allemande, et tient une place importante dans le commerce mondial de TH. L'Allemagne reste l'un des premiers pays producteurs de textile et le premier marché importateur européen de TH. Toutefois, malgré cette forte position, la production TH allemande a nettement fléchi, depuis quelques années, ainsi que le nombre d'entreprises et d'employés opérants, fragilisés par des coûts de production en perpétuelle croissance et la concurrence acharnée des pays asiatiques. L'Allemagne est, aussi, le quatrième exportateur mondial de textile et de vêtements après la Chine, Hong kong et l'Italie. L'essentiel de ses exportations est destiné aux marchés européens: Autriche, Pays- Bas, France, Belgique, Italie, Royaume-Uni…notamment à travers ses marques Adidas, Puma, Hugo Boss et Esprit qui génèrent plus de 70% de leurs chiffres d'affaires à l'étranger. Comme l'ensemble des pays européens, l'Allemagne a été touchée par la crise économique mondiale. Néanmoins, en 2010, ce pays a bénéficié d'une reprise particulièrement dynamique enregistrant une croissance de 3,5% de son PIB, se traduisant par des performances à l'export et des investissements soutenus notamment dans la filière Textile-Habillement. Selon l'IFM, les fabricants allemands de vêtements ont connu un redémarrage sensible de leurs activités (+0,2% de production en 2010 contre -14% en 2009) alors que l'activité textile dont la production a retrouvé le niveau d'avant-crise (+10% en 2010 contre -15,3% en 2009), des performances imputées au développement des textiles techniques et des non tissés. Au niveau du secteur textile, le chiffre d'affaires à l'exportation a enregistré, fin 2010, une augmentation de 13,8% contre -14,3% en 2009. De même pour l'industrie de l'habillement qui marque une hausse de 6 % contre -5% en 2009. Les ventes d'habillement en Allemagne ont connu une progression dynamique (+3% sur les 9 mois de 2010) ce qui est un bon indicateur de la consommation sur ce marché. Encouragés par cette reprise, les grands noms de la mode allemande comme Hugo Boss, Adidas, Escada ont revu leurs objectifs et ajusté leurs stratégies avec de nouvelles lignes de produits, des ouvertures de magasins et un développement à l'international, envisageant l'année 2011 de manière positive. Ne disposant pas de centre national de la mode reconnu mondialement , la force et le potentiel du marché allemand de l'habillement sont souvent sous-estimés. Pourtant l'Allemagne occupe une place de choix dans l'industrie mondiale de la mode. Depuis quelques années, le marché allemand a été conquis par des enseignes de distribution verticale (Orsay, Pimkie, H&M…) qui ont créé un nouveau comportement d'achat chez les jeunes allemands. Elles proposent, en effet, des produits au design adapté à cette cible, à des prix moins chers que les boutiques spécialisées avec des collections en mouvement (12 collections/an). Leur secret repose sur un contrôle absolu de toute la chaîne de valeur de la production à la présentation en magasin. Le regroupement des détaillants dans des groupements d'achats puissants est une particularité du marché allemand. Nulle part ailleurs en Europe, un tel modèle de collaboration n'est aussi développé que sur ce marché. Le comportement des allemands par rapport à la mode est spécifique. Les consommateurs font preuve de rigueur, lors de l'acte d'achat, cherchant des produits de bonne qualité, au meilleur prix avec un vaste choix de produits. En 2010, le secteur de l'industrie de l'habillement le plus porteur est celui des vêtements pour les femmes qui génère un chiffre d'affaires atteignant presque le double de celui des vêtements pour les hommes. La vente d'accessoires se révèle particulièrement vitale pour les acteurs de la mode qui se sont adaptés aux nouvelles attentes de la clientèle en diversifiant leurs offres: vêtements, accessoires, chaussures, bijoux… Le marché allemand du E-commerce est l'un des marchés européens les plus dynamiques (39,2 milliards d'euros 2010) juste derrière le Royaume-Uni (48 milliards d'euros). Ainsi, chaque acheteur allemand dépense en moyenne 506 ¤/an. L'Allemagne se place, aussi, première en Europe, au chapitre des commandes par catalogue, grâce à son grand véadiste Otto. (Source: Lettre économique)