En réaction au dossier «La chute de l'Etat corrompu», la chaîne expérimentale «Attounsia» a diffusé un «contre-dossier» pour infirmer en quelque sorte les thèses avancées par le reportage en question qui est passé sur la télévision nationale. Un travail de «déstructuration» que tous les spectateurs percevront comme une réaction épidermique de Sami Fehri à des informations qui impliqueraient la société Cactus (dont une partie appartenait à Belhassen Trabelsi) dans des affaires très douteuses. Ce dossier est présenté comme un droit de réponse tout à fait légitime, surtout lorsqu'on sait que ce qui a été dit à propos de cette affaire risque d'influencer le cours de la justice suspendue comme une épée de Damoclès sur l'ex-animateur. Une réaction où Sami Fehri fait flèche de tout bois pour défendre sa peau qu'il a essayé de dépiauter de celle de Belhassen Trabelsi lors de sa conférence de presse. On comprend que ce n'est pas une situation aisée de faire rentrer dans la tête des gens que l'animateur n'était pas le prolongement d'une mafia ou sa propre création. Malgré toutes ses tentatives de montrer, de démontrer et de plaider et sa posture décontractée. Mais ce qu'on ne comprend pas dans cette stratégie défensive c'est pourquoi notre journal La Presse est cité et sans aucune articulation logique d'ailleurs. Notre journal traité de progouvernemental sous l'ancien régime (comme tous les médias de l'époque d'ailleurs) a eu au moins, lui, le courage de faire son mea culpa officiel. Par contre, on n'a jamais entendu de mea culpa de la part des faiseurs de «El hak maâk» quand ils ont consacré une bonne partie de leur émission à faire l'éloge dithyrambique de Ben Ali lorsque ce dernier a reçu Sami El Fehri et Moëz Ben Gharbia pour donner un signal fort à tous les Tunisiens. Ce sont des éloges qui arrivent quelquefois dans la vie, soit… mais il faut avoir un tant soit peu de pudeur. La maîtresse de Louis XV, Madame de Montespan, n'a-t-elle pas dit : «On a honte une fois et on en meurt toute la vie». «Attounsia» a également manqué de noblesse dans le style pour tomber carrément dans l'invective lorsqu'elle a évoqué notre collègue Samira Dami l'accusant injustement de «cacher des scandales». Pourquoi ? Parce que tout simplement, selon la chaîne «Attounsia» «Samira Dami aurait critiqué tout le dossier La chute de l'Etat corrompu» sauf la partie où ce dernier cite l'implication de la société Cactus. Franchement, on ne voit pas pourquoi notre collègue s'improviserait en avocate de la société Cactus. Ce qu'elle en pense du reste, elle l'a couché sur le papier et publié sur notre magazine du 3 avril dernier, prenant toute l'opinion à témoin. Soit dit en passant, personne et pas même Sami Fehri n'ont bronché à propos de cet article. Quant au droit de réponse que la chaîne cite, il a été bel et bien reçu par notre journal mais ce n'était pas un droit de réponse adressé à l'article de Samira Dami. Trêve d'amalgame donc. Il s'agit en fait d'un droit de réponse adressé à la page Opinions de La Presse où on ne publie pas de droit de réponse puisque les opinions n'engagent que leurs auteurs qui sont peu souvent des journalistes. Rappelons également que notre collègue Samira Dami n'a jamais écrit un mot en politique, elle a toujours été une journaliste culturelle, elle s'est mise à écrire en politique qu'après la révolution. Rien ne justifie donc l'association de sa photo à celle de l'ex-dictateur et de sa femme. Mais que dire ? A l'exercice de la mystification, on est bien habitué de la part de ses anciens maîtres. Cela dit, il n'est pas de notre ressort de juger si Sami Fehri est coupable ou pas dans ce dossier évoqué par la télévision nationale.C'est l'affaire de la justice qui tranchera. Mais que la justice tranche ou pas nous pensons que le problème de Sami Fehri n'est pas lié à des gens qui lui en veulent comme il le croit. La vérité est que le nom de BelhassenTrabelsi lui colle au destin et pas seulement à l'image. Il peut se remarier, avoir beaucoup d'enfants, être heureux s'il le faut, réaliser les meilleures émissions du monde et être encensé par les journalistes…la mémoire nationale ne retiendra qu'une seule chose de lui: qu'il est une création du bon Dieu, la procréation de ses parents mais un Trabelsi-boy pour l'éternité. La rédaction de La Presse