- « Personne ne peut nous donner des leçons de patriotisme, exceptés les martyrs qui sont morts pour la Révolution.» - « Je n'ai pas pris un seul sou de Belhassen Trabelsi.» répond-il aux journalistes. -Cactus Prod. Lance une chaîne de Tv « Tounsya TV » à regarder à partir de la semaine prochaine sur la fréquence 10949 Verticale, D.S. 27 500 Une conférence de presse tenue par Sami Fehri …C'est une première en la matière. Et puis cela attise la curiosité des uns et des autres, d'autant plus que co-directeur de Cactus qui boudait ses collègues journalistes ne se livrait jamais aux médias et ne donnait pas d'interviews, même si ses productions défrayaient la chronique. Et comme il était question d'une rencontre médiatique, la première en date après la Révolution, on s'attendait à ce que Sami Fehri fasse son mea culpa, du moins à ce qu'il se montre victime du bourreau Belhassen Trabelsi. Ce n'était aucunement le cas car Sami Fehri a su tirer son épingle du jeu. Notre interlocuteur, bon orateur, bon déclamateur sait esquiver et louvoyer quand il le faut. Mais Sami est aussi un gentil homme, une âme bien née et surtout bien élevée qui, en quelques années, a pu s'entourer de professionnels, les meilleurs, tout comme lui d'ailleurs, et s'attirer leur sympathie. Preuve en est, les déluges d'applaudissements auxquels s'adonnaient à tout bout de champ, les employés de Cactus, en réponse aux interventions du conférencier. Et puis … coup de théâtre, il n'était pas question ici de conférence de presse mais plutôt, comme l'a si bien dit l'un des journalistes présents un « Sami Show ». Les journalistes dont la majorité d'entre eux se sont dit pris au dépourvu, étaient surpris en apprenant que la conférence de presse sera présentée en boucle lors de la diffusion expérimentale de la nouvelle chaîne de tv de Cactus Prod., à partir de la semaine prochaine. La chaîne dite « Tounsya Tv » qui diffuse depuis les pays du Golfe, aura comme ligne directrice la production d'émissions, pour le moment tuniso-tunisiennes et donc traduisant les penchants de la rue tunisienne, selon Sami Fehri. Sami qui se prêtait à un joli soliloque au tout début de la rencontre s'est dit très affecté par la guerre médiatique à laquelle se livrent des médias tunisiens pour le dénigrer. « Il est question d'honneur, aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de faire cette conférence de presse car certains pêcheurs en eaux troubles ont pu au final influencer l'opinion publique et mon image et celle de Cactus se sont ternies en conséquence. Personne ne peut nous donner des leçons de patriotisme, excepté les martyrs qui sont morts pour la Révolution. Je suis une personne propre et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à en fournir les preuves. » dit-il «Belhassen Trabelsi m'a obligé à devenir son associé» Et puis place aux questions qui fâchent, quant à sa relation avec Belhassen Trabelsi, son abus de pouvoir, la mainmise totale de Cactus sur le paysage médiatique en utilisant les équipements de l'ERTT et aussi sur la manne publicitaire dont il profitait du temps de Ben Ali. « Belhassen Trabelsi m'a obligé à devenir son associé avec 51% du chiffre d'affaires sans y participer matériellement et en contre- partie il n'a fait que réclamer son dû. Par ailleurs, je louais les équipements de l'ERTT et je payais confortablement ses techniciens. Les annonceurs ont fait confiance aux émissions que nous produisions. S'ils n'en sortaient pas gagnants, ils n'auraient pas investi dans la plage publicitaire qu'on nous réservait. Il m'est arrivé de refuser des annonceurs car on n'avait à notre disposition que 26 mn pour la pub.» fait remarquer Sami Fehri. Il est presque évident que faire disparaître Cactus c'est aussi ôter une épine du pied, pour certains, pour qui la société de production représente un concurrent sérieux. Mais on sait tous que si le cactus présente des épines, il cache aussi une fleur. Cactus a produit, en effet, des émissions de variétés et des feuilletons qui ont pu tenir en haleine et donc donner du bonheur à des milliers de téléspectateurs. Et il est évident, par ailleurs, que nous soutenons les employés de cette société, pour que les 220 salariés reçoivent au plus vite leurs salaires, bloqués depuis le mois de février. N'est-ce pas la Révolution pour le pain et la vie digne ?