La cité «El Bratel», c'est l'immeuble du Baron d'Erlanger où vivaient des gens de différentes obédiences religieuses… 75 familles y habitaient jusqu'au jour fatidique du 12 janvier 2010, à 06h00 du matin, quand les forces de l'ordre, accompagnées du gouverneur, de brigades canines et d'engins, ont démoli la cité, après un long harcèlement de la part de la municipalité de La Goulette, du ministère de l'Intérieur et de celui de l'Equipement. Le calvaire des habitants a commencé à partir de cette date. L'expropriation et l'abus de pouvoir sont significatifs dans cette affaire qui a fait couler de l'encre. Des journalistes, des avocats, dont Me Nabil Labassi, membre actif d'Amnesty International, ont adopté cette cause de dépassement de droit pour lancer une opération médiatique qui a poussé le palais de Carthage à réagir pour octroyer à ces habitants des nids de niche dans une cité populaire du 26-26. Sakher El Materi et la famille régnante avaient d'autres projets pour «El Bratel» située au bord de la mer à La Goulette, dont la superficie est de 1 ha et le m2 estimé à plus de 2.000D. Les familles, à l'unanimité, ont refusé l'offre et ont intenté un procès pour récupérer leur bien qui s'est transformé en parking en attendant d'être loti. «Les visées de ces gens et le cas d'El Bratel sont criards. C'est une injustice pure et dure pour les gens qui y sont nés», explique Me Labassi. Mme Faouzia Belhaj et bien d'autres habitants réunis samedi après-midi à La Goulette, en présence d'activistes en matière de droits de l'homme, d'avocats et des journalistes de Radio Kilma, sous l'égide de Horria wa insaf, ont clamé fort cette injustice sociale du pouvoir déchu en réclamant la restitution de leurs biens et la révision de leurs affaires après la révolution de la dignité.