La Banque mondiale a publié, hier, un rapport laissant apparaître un net ralentissement de la croissance économique à 3,6 % en 2011, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, contre une estimation précédente de 5 %. Ces nouvelles prévisions ont été annoncées, dans la perspective de la réunion du G8 (26 et 27 mai 2011 à Deauville -France-). Cette baisse est due, selon cette institution, à la chute de l'activité économique tunisienne et égyptienne, mais aussi à l'affaiblissement de la croissance des pays en développement exportateurs de pétrole. Les auteurs du rapport ajoutent que le renchérissement des produits de base pourrait entraîner une accélération de l'inflation. En outre, une hausse des prix alimentaires pourrait toucher de façon disproportionnée les pauvres de la région. Le rapport de la Banque met l'accent sur les quatre éléments clés du développement de la région, à savoir, primo le renforcement du cadre de gouvernance : ouvrir la sphère publique aux citoyens, soutenir la société civile pour promouvoir la responsabilité sociale, mettre les technologies de l'information et des communications au service de la gouvernance et du développement..... Secundo, l'inclusion économique et sociale : améliorer les perspectives des régions les moins avancées, telles que le centre-ouest de la Tunisie, la Basse Egypte et la Haute Egypte, promouvoir la participation des femmes à la vie économique et sociale dans une région où le taux de participation de la population féminine à la vie active est le plus bas du monde, soutenir la mise en place de filets de protection sociale et d'aide ciblée en faveur des pauvres. Tertio, la création d'emplois : surmonter le problème d'un taux de chômage de 10 % (24 % chez les jeunes), en créant les 40 millions d'emplois supplémentaires dont aura besoin la région dans les dix années à venir. Quarto, l'accélération de la croissance du secteur privé, comme moteur principal de l'emploi et de l'innovation. Cette région étant le moins intégrée à l'économie mondiale, les investissements et échanges commerciaux internationaux peuvent apporter des capitaux, des technologies, des compétences, et fournir un accès aux marchés. Les investissements locaux peuvent multiplier les possibilités de croissance dans un nouveau cadre concurrentiel.