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40ème session du Forum économique mondial à Davos
Publié dans L'expert le 05 - 02 - 2010

Les feux de l'actualité mondiale ont été braqués au cours des derniers jours sur les travaux du Forum économique mondial à Davos dont les résultats ont été, le moins qu'on puise dire, nettement en déca des attentes. En effet, la 40ème version du Forum n'a finalement laissé qu'un mince optimisme sur la libéralisation du commerce mondial. Egalement, les financiers de la planète ont notamment mis en exergue la nécessité d'inventer de nouvelles réglementations bancaires qui soient cohérentes au plan mondial. De même, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé à la création d'un "fonds vert" pour aider les Etats membres à faire face aux conséquences du réchauffement climatique. Au demeurant, la conjoncture énergétique est dominée par la situation au Nigeria où les rebelles menacent l'activité pétrolière et dont les attaques ont fait chuter la production nigériane de 2,6 millions à 1,5 million de barils par jour. Au plan de la croissance mondiale, la Banque mondiale a récemment annoncé dans son rapport 2010 sur les perspectives économiques mondiales, le pire de la crise financière est passé mais la reprise mondiale reste précaire. En particulier, la Banque estime que le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, qui a reculé de 2,2% en 2009, devrait augmenter de 2,7% cette année et de 3,2% en 2011. Pour sa part, le FMI a tablé le 26 janvier dernier sur une croissance mondiale de 3,9% en 2010 alors qu'il anticipait une progression de 3,1% en octobre.Pour 2011, il prédit une croissance encore plus forte, de 4,3%.
En outre, l'actualité monétaire a enregistré le 28 janvier 2010 la confirmation, à une forte majorité du Sénat américain de Ben Bernanke à la tête de la Banque centrale des Etats-Unis (Fed), pour un second mandat de quatre ans, malgré les doutes de certains sur sa politique. Au passage, et alors que le comité de Bâle, qui supervise le secteur bancaire mondial, prépare de nouvelles normes, dites Bâle III, devant entrer en vigueur d'ici fin 2012, les spécialistes préviennent qu'une réglementation trop contraignante sur les fonds propres conduirait les banques à réduire, voire à fermer le robinet du crédit, risquant au passage de contrarier la sortie de crise.
Davos: Aucune avancée sur les discussions à l'OMC
Finalement, on peut affirmer que la récente réunion à Davos du 40ème Forum économique mondial a accouché d'une sourie et les ministres du Commerce d'une vingtaine de pays se sont montrés peu optimistes quant aux chances de conclure cette année les discussions sur la libéralisation du commerce mondial. Beaucoup de ces ministres, ont mis en cause les atermoiements des Etats-Unis. En particulier, le ministre égyptien du Commerce, Rachid Mohamed Rachid, a déclaré qu'il n'était "pas sorti grand chose de cette réunion". "Si nous n'avons pas la participation des Etats-Unis au niveau ministériel, ou même de l'ambassadeur, cela ne nous donne évidemment pas de signal positif", a-t-il dit. La première économie mondiale n'avait dépêché qu'un ambassadeur adjoint qui n'était pas autorisé à s'exprimer. De nombreux participants relèvent que la politique intérieure et l'impact de la crise financière et du taux élevé de chômage aux Etats-Unis et en Europe ont éloigné les perspectives d'un accord prochain. Il est à rappeler que les dirigeants du G20 regroupant les principales économies se sont fixé comme objectif, en septembre dernier à Pittsburgh, de boucler en 2010 le cycle des négociations de Doha sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
De profondes divergences
Les discussions réunissant 153 pays ont buté en 2008 sur un différend entre les Etats-Unis, l'Inde et la Chine portant notamment sur la protection des agriculteurs dans les pays en développement, les subventions au coton et les services. Le ministre brésilien du Commerce a proposé que les dirigeants du G20 s'impliquent, comme pour les discussions sur le climat de Copenhague, le mois dernier, en faisant certaines concessions clés afin de faciliter un accord. Mais Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, a déclaré que de tels engagements nécessiteraient une longue préparation. Les ministres convenaient que la force du système OMC avait sauvegardé le libre échange pendant la récession mais que, plus le monde tardait à se doter d'un nouvel accord, plus grand était le risque d'un repli protectionniste. Le gouvernement américain réclame une ouverture plus grande des marchés des économies émergentes telles que la Chine, l'Inde et le Brésil afin qu'un nouvel accord présente de l'intérêt pour les entreprises américaines.
FMI: Projet de création d'un "fonds vert"
Au plan des pures déclarations importantes au Forum de Davos, on relève celle du Directeur général Dominique Strauss-Kahn du FMI révélant que son organisation travaille à la création d'un "fonds vert" pour aider les Etats membres à faire face aux conséquences du réchauffement climatique. L'aide des pays industrialisés aux Etats en développement est l'un des principaux points de frictions dans les négociations entamées en vue de la conclusion d'un nouveau traité sur la lutte contre les changements climatiques. Or, la crise économique a creusé la dette des premiers, désormais plus réticents à accorder cette aide aux seconds, a souligné le directeur du FMI, plaidant pour des solutions innovantes. Le FMI va entamer des discussions avec les banques centrales et les ministres des Finances pour étudier la viabilité de ce fonds vert, qui pourrait être constitué à l'aide de droits de tirages spéciaux et "atteindre 100 milliards de dollars par an", a précisé Dominique Strauss-Kahn. Les Etats membres du FMI ont accepté l'an dernier d'émettre 250 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux pour accroître les liquidités et faire face à la réduction des réserves de change due à la crise financière.
Le consensus sur la régulation bancaire
On le comprend, le sujet de la régulation bancaire et sa cohérence a été au menu principal des travaux du Forum économique de Davos. De hauts responsables du secteur bancaire, soucieux d'éviter un contrecoup politique concernant leur rôle dans la crise financière, sont convenus de la nécessité d'inventer de nouvelles réglementations bancaires qui soient cohérentes au plan mondial. Lors d'une réunion à huis clos en marge du Forum, plusieurs dizaines de hauts responsables de la finance et de grands argentiers ont avancé quelque peu sur les questions des capitaux bancaires et du cadre juridique d'un renforcement de la régulation. Les banquiers et représentants des instances de régulation n'ont toutefois pas abordé la question d'un prélèvement, sous forme d'assurance, au plan mondial, destiné à faire en sorte que ce soit les banques et non pas les contribuables qui paient pour les erreurs futures. Aucun accord ferme et définitif n'a non plus été trouvé sur les autres questions. Mario Draghi, gouverneur de la Banque centrale d'Italie mais aussi président du Conseil de stabilité financière (FSB), a déclaré que les tenants d'une régulation de l'industrie financière planchaient actuellement sur l'idée d'une agence centrale qui serait chargée de gérer les faillites bancaires, et réfléchissaient à des idées concernant un contingent de capitaux pour les institutions financières jugées "too big to fail", dont l'importance fait qu'elles ne doivent absolument pas faire banqueroute. "Nous souhaitons disposer d'une autorité ou d'une agence qui ait le pouvoir, les fonds, le budget et la compétence pour gérer correctement une faillite", a relevé Draghi. D'autres participants se sont montrés sceptiques quant à un organisme transnational qui empièterait sur la souveraineté des différents pays. Pour sa part, Barney Frank, président de la commission finances à la Chambre des représentants, qui est chargé de piloter un projet de loi pour imposer des contrôles à Wall Street, a déclaré après cette réunion à huis clos: "Nul ne s'est levé pour dire 'ne nous imposez aucun contrôle'. Ils perdraient leur temps à le faire. Ils comprennent tous que le temps de la régulation arrive."
Pétrole: La menace nigériane
Au plan énergétique, la conjoncture est du coté du Nigeria où après près deux mois d'absence pour raison de santé du président Umaru Yar'Adua, le vide à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique vient de produire ses premiers effets. Les groupes armés de la région d'exploitation du pétrole ont annoncé la rupture du cessez-le-feu en vigueur et la reprise de la guerre du brut. Le Mouvement d'émancipation du Delta du Niger (Mend) a annoncé que 'toutes les compagnies liées à l'industrie pétrolière dans le delta du Niger devraient se préparer pour un assaut général contre leurs installations et leurs employés'. Le porte-parole du Mend, Jomo Gbomo, intime l'ordre aux compagnies pétrolières de 'cesser leurs opérations car toutes les installations opérationnelles attaquées seront brûlées jusqu'au sol'. En dépit de leur grandiloquence, ces menaces sont sérieuses, tant l'exploitation pétrolière est à la merci des attaques du Mend. Conjuguées au 'bunkering', détournements de pétrole à partir des oléoducs, ces attaques ont fait chuter la production nigériane de 2,6 millions à 1,5 million de barils par jour. La compagnie anglo-néerlandaise Shell a déjà annoncé la vente d'une partie de ses actifs au Nigeria.
Banque mondiale: La reprise mondiale reste précaire
En ce qui concerne la conjoncture économique, la Banque mondiale a estimé le 21 janvier dernier que le redressement économique mondial va ralentir cette année lorsque l'effet des programmes de relance budgétaire commencera à se dissiper. Les marchés financiers sont encore déréglés et le chômage élevé continue de freiner la demande privée, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. Selon le rapport 2010 sur les perspectives économiques mondiales, le pire de la crise financière est passé mais la reprise mondiale reste précaire. Les retombées de la crise vont transformer le paysage financier et le profil de la croissance au cours des dix prochaines années. Le PIB mondial, qui a reculé de 2,2% en 2009, devrait augmenter de 2,7% cette année et de 3,2% en 2011. Les perspectives de redressement sont relativement bonnes pour les pays en développement, avec une croissance annoncée de 5,2% cette année et de 5,8% en 2011, contre 1,2% en 2009. Le PIB des pays riches, qui a baissé de 3,3% en 2009, devrait augmenter beaucoup moins rapidement, de 1,8 % en 2010 et 2,3% en 2011. Le volume des échanges mondiaux, qui a accusé une baisse spectaculaire de 14,4% en 2009, devrait augmenter de 4,3% cette année et 6,2% en 2011.
FMI: La reprise est plus vive qu'attendue
Pour sa part, le Fonds monétaire international a très nettement relevé le 26 janvier dernier ses prévisions de croissance mondiale pour 2010, notant que la reprise est plus vive qu'il ne l'attendait. Dans la dernière mise à jour en date de ses prévisions mondiales, le FMI table sur une croissance mondiale de 3,9% en 2010 alors qu'il anticipait une progression de 3,1% en octobre. Pour 2011, il prédit une croissance encore plus forte, de 4,3%. "La reprise mondiale s'amorce de manière plus dynamique qu'on ne l'anticipait auparavant mais elle évolue à des rythmes différents suivant les régions", observe l'instance internationale. Le FMI précise que la reprise restera sans doute faible dans la plupart des économies les plus avancées, avec des taux de chômage élevés et une hausse de la dette publique, deux casse-tête pour les gouvernements. En revanche, la reprise des pays émergents et en développement devrait être plus marquée, portée par une forte demande intérieure. Dans le détail, la zone euro devrait voir son PIB s'inscrire en hausse de 1% en 2010, là encore une révision à la hausse, et de 1,6% l'an prochain. Aux Etats-Unis, la croissance est attendue à 2,7% en 2010 et de 2,4% en 2011. La Chine devrait quant à elle bénéficier d'une croissance révisée à la hausse aussi de 10% en 2010, et de 9,7% en 2011.
USA: Croissance exceptionnelle fin 2009
Du coté américain, la fin d'année a été spectaculaire pour l'économie américaine. Selon le chiffre officiel provisoire, la croissance a atteint 5,7% au quatrième trimestre. Les économistes tablaient entre 4,7%. Ce rebond inattendu permet de limiter la dégringolade historique du PIB sur l'année, à -2,4%. L'économie américaine n'avait pas connu un tel recul depuis 1946. La Maison Blanche s'est félicitée de ces chiffres, estimant qu'ils constituaient «la nouvelle la plus positive à ce jour» concernant la santé de l'économie américaine. Au quatrième trimestre, la croissance a été soutenue par la reconstitution des stocks des entreprises, la reprise des investissements et des exportations, note le Bureau fédéral des statistiques. De plus, les importations, qui sont déduites du PIB, ont ralenti. Ces facteurs ont compensé le ralentissement des dépenses fédérales et de la consommation des ménages.
Un déficit budgétaire sans précédent
Néanmoins, la conjoncture a enregistré la montée en puissance du déficit budgétaire. La Maison Blanche prévoit un déficit budgétaire record de 1600 milliards de dollars pour l'année fiscale en cours. Ce chiffre, qu'on apprenait le 1er février courant de source proche du Capitole, vient s'ajouter aux nombreuses difficultés du président Barack Obama, tiraillé entre la discipline budgétaire et les impératifs de la relance. Dans son projet de budget, la Maison Blanche prédit en outre un déficit de 1 300 milliards de dollars pour l'exercice fiscal 2011, qui débute le 1er octobre. Il serait ramené à 700 milliards de dollars en 2013 mais remonterait progressivement pour atteindre 1 000 milliards de dollars pour l'année fiscale 2020, dit-on de source parlementaire. Barack Obama, qui doit commenter son projet de loi de finances, s'efforce de trouver un équilibre entre la réduction des déficits à long terme et la lutte contre un taux de chômage désormais à deux chiffres en stimulant l'embauche par des crédits d'impôts et en allégeant la fiscalité des classes moyennes.

Six banques américaines font faillite
Au plan financier, six banques américaines ont été placées le 29 janvier 2010 sous la tutelle des pouvoirs publics, qui continuent à mettre fin aux activités de certains établissements aux prises avec les conséquences de la crise financière. L'American Marine Bank de Washington, la Marshall Bank dans le Minnesota, la First Regional Bank de Los Angeles, la Florida Community Bank d'Immokalee, la First National Bank of Georgia, à Carrollton, et la Community Bank and Trust de Cornelia, en Géorgie, ont ainsi déposé leur bilan, annonce le fonds de garantie des dépôts bancaire (FDIC), ce qui porte à 15 les faillites enregistrées cette année dans le secteur. Selon la FDIC, 2010 devrait connaître un pic des faillites bancaires. L'an dernier, 140 établissements ont cessé leurs activités. Vingt-cinq avaient connu le même sort en 2008 et trois en 2007. L'organisme estime que les faillites bancaires vont lui coûter au total une centaine de milliards de dollars sur la période 2009-2013.
Zone euro: Croissance soutenue dans l'industrie en janvier
Plus particulièrement dans la Zone euro, le secteur manufacturier a connu en janvier dernier son rythme de croissance le plus soutenu depuis janvier 2008, mais l'écart entre l'Espagne et les trois autres grandes économies de la zone s'est creusé, montrent les résultats de l'enquête Markit publiés le 1er février 2010. L'activité manufacturière a progressé en Allemagne, en France et en Italie alors qu'elle s'est contractée pour le 26ème mois consécutif en Espagne et qu'elle a accentué son recul en Irlande et en Grèce. "La reprise suit deux axes. L'un est celui de l'Espagne et la Grèce qui s'enfoncent dans la récession alors que la croissance s'accélère dans la plupart des autres pays, menés par la France et l'Allemagne", commente un économiste. L'indice Markit est ressorti à 52,4 en janvier contre 51,6 en décembre et 52,0 lors de l'estimation flash publiée fin janvier. C'est le quatrième mois consécutif au-dessus de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction d'activité. La composante de la production manufacturière a également progressé, à 56,0, un pic de 29 mois, contre 55,1 en décembre et 55,8 en estimation flash. En janvier 2009, l'indice de la zone euro ressortait à 34,4, légèrement plus que le plus bas absolu atteint en décembre 2008. Le mois dernier, la composante des commandes à l'exportation a également grimpé à un sommet de 29 mois, à 53,8 contre 53,2 en décembre et en estimation flash.
Eurostat: Le taux de chômage à 10 % en décembre
En matière d'emploi, le taux de chômage a atteint un niveau légèrement moins élevé que prévu en décembre dans la zone euro, à 10,0%, annonce Eurostat. Les analystes et économistes interrogés tablaient sur un taux de 10,1%. Le taux de novembre a été révisé à la baisse à 9,9% après avoir été annoncé initialement à 10,0%. En France, le taux de chômage a atteint 10,0%, contre 10,0% en novembre et 9,9% en octobre. Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage a progressé à 9,6% contre 9,5% en novembre, a précisé Eurostat.
France: La reprise est lente et fragile
En ce qui concerne la France, Christian Noyer, le Gouverneur de la Banque de France a récemment affirmé que «La reprise est là. Nous ne sommes plus en récession depuis le milieu de l'année 2009. Nous prévoyons 0,5 % de croissance au quatrième trimestre. L'estimation de 1,4 % cette année me paraît réaliste. La reprise est fragile et sera lente. Cela tient à la fin des effets des plans de relance, de la montée du chômage qui pèse sur la consommation des ménages. L'investissement n'est pas reparti, le taux d'utilisation des capacités est encore faible autour de 70 %. Or, c'est bel et bien la reprise de l'investissement qui créera le vrai redémarrage».
Grande Bretagne: L'économie sort timidement de la récession
L'économie britannique est sortie de justesse de la récession au quatrième trimestre grâce à une petite hausse de l'activité dans l'industrie et les services, mais sa croissance a été très inférieure aux attentes. La récession a été nettement plus grave que celles du début des années 1980 et 1990 et le gouvernement travailliste compte beaucoup sur la reprise pour faire remonter sa cote dans les sondages, à 100 jours environ des élections législatives. Selon les chiffres de l'Office national de la statistique (ONS) publiés le 28 janvier dernier, le PIB du Royaume-Uni a augmenté de 0,1% sur la période octobre-décembre par rapport au trimestre précédent. Les économistes anticipaient en moyenne une croissance de 0,4% après 18 mois de récession qui ont vu l'économie se contracter de 6%. Il s'agit de la première croissance du PIB en rythme trimestriel enregistrée depuis le premier trimestre 2008. En glissement annuel, le PIB britannique accuse une contraction de 3,2% au quatrième trimestre. Sur l'ensemble de l'année 2009, l'activité économique a reculé de 4,8%, un chiffre sans précédent le début de cette série statistique en 1949.
Espagne: Le taux de chômage à 18,8%
En Espagne, la situation n'est guère rassurante. En particulier, le taux de chômage espagnol s'est inscrit à 18,8% de la population active au quatrième trimestre, soit son niveau le plus élevé en près de 12 ans, qui devrait encore augmenter cette année avec le retrait progressif des mesures de soutien à l'économie. Ce taux de 18,8% se compare à celui de 17,9% du troisième trimestre et aux 18,5% attendus par les économistes pour les trois derniers mois de l'année dernière. Selon les chiffres de l'Institut de statistiques nationales, le nombre d'Espagnols à la recherche d'un emploi a augmenté de 203.200 pour atteindre 4,3 millions de personnes. Certains analystes voient le taux de chômage s'approcher de la barre des 20%.
Fed: Ben Bernanke confirmé par le Sénat
S'agissant de la conjoncture monétaire, elle a enregistré la confirmation, à une forte majorité, par le Sénat américain de Ben Bernanke le 28 janvier dernier à la tête de la puissante banque centrale des Etats-Unis pour un second mandat de quatre ans, malgré les doutes de certains sur sa politique. Le président de la Réserve fédérale a été reconduit à son poste par 70 voix contre 30. "Le Sénat a fait ce qu'il fallait", estime le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner. "Le président Bernanke continuera à jouer un rôle d'importance vitale dans la conduite de l'économie nationale." Le mandat du président de la Fed s'est terminé le 31 janvier 2010.
Bâle III: La crainte des banques pour le crédit
En outre, l'actualité monétaire a enregistré en France, sous la menace d'un durcissement de la réglementation bancaire, la crainte des banques françaises qui veulent sensibiliser les pouvoirs publics aux dangers que font peser sur la reprise économique des exigences trop élevées de fonds propres. Alors que le comité de Bâle, qui supervise le secteur bancaire mondial, prépare de nouvelles normes, dites Bâle III, devant entrer en vigueur d'ici fin 2012, les spécialistes préviennent qu'une réglementation trop contraignante sur les fonds propres conduirait les banques à réduire, voire à fermer le robinet du crédit, risquant au passage de contrarier la sortie de crise. "Des travaux empiriques ont mis en évidence une relation entre d'un côté la réglementation prudentielle et les exigences en capital, et de l'autre l'offre de crédit par les banques", souligne Laurent Quignon, responsable de l'économie bancaire chez BNP Paribas. "Les dirigeants français disent que cela pourrait avoir des conséquences sur la croissance. Les travaux académiques ne sont pas, à ma connaissance, allés jusque-là, mais on peut aisément l'imaginer", poursuit-il. Le comité de Bâle, qui a annoncé en décembre des propositions de réglementation, publiera dans le courant du premier semestre une étude d'impact. Les nouvelles normes bancaires seront ensuite définitivement arrêtées d'ici à la fin de l'année. Outre le renforcement des fonds propres, deux nouveaux ratios réglementaires devraient à cette occasion être créés: un ratio d'effet de levier et un ratio de liquidité. L'idée étant de forcer les banques à équilibrer leurs sources de financement en fonction de leurs engagements et des prêts qu'ils consentent.


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