Le recours aux clubs de la région est nécessaire pour faire repartir le club nordiste du bon pied… Le club nordiste n'a plus gagné de trophées depuis plus de vingt ans maintenant. La dernière distinction remonte à 1988, saison au cours de laquelle le CAB avait remporté la coupe d'Afrique des clubs vainqueurs de coupe, premier titre continental offert au pays. Cette disette est due, dans une large mesure, à l'instauration du non-amateurisme dans le football tunisien. Car ce sont les clubs les plus huppés, dans ces conditions, qui se sont propulsés en permanence au devant de la scène sur le double plan local et continental. Seule parfois la Coupe de Tunisie leur fait faux bonds. Mais le non-amateurisme (ou le semi-professionnalisme) ne peut être accusé de tous les maux. L'absence de politique claire à long terme et la recherche de résultats immédiats y sont pour quelque chose également. Les changements fréquents à la tête de la direction y ont également largement contribué. C'est le cas du CAB qui n'a pas été épargné sur ce plan. Sans lendemain A chaque début de mandat, généralement d'une durée de deux ans, les intentions sont toujours bonnes. Les promesses aussi. On pense notamment à cette volonté de coopération avec les «petits» clubs de la région. Mais vite, à chaque fois, le désir de nouer ou plutôt de renouer des relations étroites s'estompent, à défaut d'offres intéressantes. Tout cela pour dire que l'équipe cabiste a toujours été alimentée par les «siens». Tous ont fait leurs preuves à travers le temps, apportant un plus appréciable, contribuant ainsi à l'équipe phare du Nord à monter au moins à quatre reprises au podium (1982, 1984, 1987, 1988). On peut citer à titre d'exemple Tahar Larouaki (JSTébourba), Youssef Dridi (USMenzel Abderrahmane), Ghazi Limam (STIR Zarzouna) dans les années 70; Hamda Ben Doulet (ASMenzel Jemil), Mohsen Gharbi (ASMenzel Djemel), Mansour Shaïek (USMenzel Abderrahmane), Lotfi El May (EMMateur), Mounir Majri (STIR Zarzouna) ou encore Chokri Béjaoui (SAMBourguiba) dans les années 80. Cette race de joueurs pétris de qualités techniques et physiques n'est plus monnaie courante dans nos stades, sur nos terrains. Renouer Le nouveau président du CAB, Mehdi Ben Gharbia, accorde un intérêt particulier au développement des relations avec El Alia, Ras Djebel, Mateur, SAMBourguiba, Menzel Abderrahmane, Menzel Jemil, etc. «L'équipe nordiste n'a jamais aussi brillé que lorsqu'elle a eu dans ses rangs des joueurs venus de ces clubs. On se rappelle encore du fameux but de Ben Doulet lors de la finale de 1982 contre le CA, un talent singulier, issu de l'AS Menzel Jemil. Notre politique est de renouer le contact avec les clubs de la région et de recruter dans les petites catégories. Ainsi, nous pourrons au CAB offrir à tous les jeunes, les moyens nécessaires à leur épanouissement. En retour, il est de notre devoir d'aider leur club d'origine sur le plan matériel. C'est une relation de gagnant-gagnant qu'il faudrait désormais asseoir, car le vivier est riche, dans lequel nous pouvons dénicher des joueurs d'avenir», déclare-t-il en substance. Puiser sa source dans les clubs environnants peut rapporter gros!