L'assemblée introduira le principe des élections. Désormais, aucun responsable ne sera désigné Créée le 3 décembre 1987, la Fédération tunisienne des sports pour handicapés n'a eu qu'un seul président en 23 ans d'existence, Ali Harzallah. Un long règne ponctué certes par de bons résultats à l'échelle mondiale, mais il est temps que le vent de la révolution souffle sur cette instance fédérale. La Ftsh a besoin d'un coup de jeune. C'est ainsi qu' elle tiendra, samedi prochain, une assemblée extraordinaire à Monastir. A l'ordre du jour, l'introduction du principe de l'élection : "Le principal amendement que la fédération proposera aux clubs est de mettre fin aux désignations. Désormais, tout postulant aux postes de responsabilité doit se soumettre à la loi des urnes", nous fait savoir M. Ali Harzallah. Il est bon de rappeler que l'actuel bureau est en place depuis plus de quatre ans, puisque la dernière assemblée élective a été tenue en 2010. Interrogé sur la date des prochaines élections, le président de la Ftsh a répondu : "Nous avons émis une demande au ministère pour tenir une assemblée élective. La tutelle l'a reportée à une date ultérieure et exige sa tenue après l'amendement des statuts. Nous tiendrons la prochaine assemblée élective d'ici la fin de l'année ou après les prochains Jeux paralympiques de 2012". En attendant la prochaine assemblée élective de la Ftsh, on continuera à désigner les responsables, puisque le principe de l'élection ne sera appliqué qu'à partir du mandat du prochain bureau. L'heure de la révolution n'a donc pas encore sonné pour cette instance. Changer les mentalités L'ancien régime s'est servi du sport pour handicapés comme outil de propagande. En montant sur les podiums lors des événements mondiaux les plus prestigieux, à l'instar des Jeux paralympiques, les sportifs handicapés offraient une belle publicité au régime de Ben Ali qui n'a pas hésité à aller les accueillir à l'aéroport... comme seul il sait si bien le faire pour des fins que tous connaissent. Outre les médailles ramenées au pays, les sportifs handicapés offraient également au régime une image d'un pays où les handicapés sont encadrés et trouvent toute la sollicitude requise et où l'activité sportive représente un moyen d'insertion sociale. Du coup, on entendait la même chansonnette après chaque exploit : remerciements au président pour son soutien indéfectible aux sportifs handicapés. Une sollicitude sans laquelle ces personnes aux besoins spécifiques auraient continué à sombrer dans la difficulté. Les sportifs handicapés ont, de tout temps, contribué au rayonnement de la Tunisie. En 2004, à titre d'exemple, ils ont ramené 18 médailles d'Athènes, qui a abrité les Jeux paralympiques qui se tiennent habituellement juste quelque temps après les Jeux olympiques. A Athènes, les handicapés ont réussi le pari de monter sur le podium, alors que les sportifs du pays sont revenus les mains vides de leur aventure olympique grecque. C'est que ces personnes à besoins spécifiques ont fait du sport un vecteur d'intégration sociale. Ils doivent donc leur réussite à eux-mêmes. Révolution oblige, il est temps que les sportifs handicapés tunisiens savourent leur réussite sans être obligés à dédier leurs médailles à quiconque.