Dans la dernière semaine de ce mois de juin, la «Flottille de la Liberté» prendra la mer avec une douzaine de bateaux, 1.200 militants en provenance de plus d'une centaine de pays, des dizaines d'organisations, de coalitions européennes et internationales en contact avec l'ensemble des organisations de la société civile palestinienne. C'est ce qu'a annoncé hier en conférence de presse, à Tunis, M. Adnène Ben Youssef, porte-parole de l'organisation «Un bateau pour Gaza». Cette action est destinée à mobiliser l'opinion internationale contre le blocus imposé depuis 2007 aux Palestiniens de la Bande de Gaza et à drainer les aides en leur faveur. Malgré le tollé international soulevé suite à l'assaut par l'armée israélienne d'une flottille affrétée par des militants pacifistes, il y a un an, le blocus de la Bande de Gaza, dont les conséquences sont dramatiques pour la population palestinienne, se poursuit. Dans de nombreux pays, des citoyens sont en train de se mobiliser. Ils préparent la Flottille de la Liberté II. Leur objectif : que leur gouvernement prenne enfin les mesures pour que soit levé le siège de la Bande de Gaza. En effet, la situation dans la Bande de Gaza ne cesse de s'aggraver. Bouffée d'oxygène Du fait des entraves imposées par Israël à l'importation de matières premières, de matériaux de construction et du fait des interdictions d'exporter, l'économie de Gaza est aujourd'hui asphyxiée et il est encore et toujours impossible de reconstruire les maisons, les écoles, les entreprises et les bâtiments publics détruits lors de l'attaque israélienne de décembre 2008-janvier 2009. Selon les Nations unies, plus de 80% des familles de Gaza sont dépendantes de l'aide alimentaire et le taux de chômage atteint 39%, l'un des plus élevés au monde. Cette situation est bien le résultat d'une politique imposée par le gouvernement israélien. «Ce blocus, illégal au regard du droit international, sans que l'ONU n'ait pu le briser, est une punition collective de toute la population, la privant de ses droits fondamentaux : liberté de mouvement, droit à la santé, droit à l'éducation et au travail. Il y a deux ans, la guerre a fait de Gaza un champ de ruines, plus de 1.400 morts et des milliers de blessés», affirme M. Ben Youssef. Avant d'ajouter que «sous l'ancien régime, il était presque impossible de se mobiliser pour de telles actions humanitaires. Aujourd'hui après la Révolution, c'est une véritable bouffée d'oxygène. La Révolution égyptienne n'est pas elle aussi sans conséquence favorable puisque le passage de Rafah est désormais ouvert à l'aide humanitaire» Une école Farhat-Hached à Jenine A cette action participe également l'Union des travailleurs tunisiens immigrés représentée hier à la tribune par son président M. Fethi Tlili ainsi que par L'Ugtt et la CGT(France). M. Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l'Ugtt devait, préciser que l'organisation ouvrière tunisienne, «comme en 2009 lorsqu'elle a organisé une caravane vers El Arich et fidèle à la cause du peuple palestinien frère l'Ugtt, sera de l'expédition». Signalons que l'Ugtt a construit une école à Jenine qui porte le nom du leader Farhat Hached. Le représentant de la Centrale syndicale française, M. Jean François Courbet, devait indiquer que cette campagne a pour but de «dénoncer le siège israélien de Gaza, faire respecter le droit international et répondre à la crise humanitaire que subissent un million et demi de Palestiniens de Gaza». L'action regroupe 60 associations, syndicats et partis politiques, ainsi que plusieurs collectifs locaux et se fait en lien avec des organisations de la société civile dont le Pngo (Réseau palestinien des organisations non gouvernementales) et notamment le Pchr (Centre palestinien pour les droits de l'Homme). D'autres organisations impliquées en Europe et dans le monde sont notamment regroupées dans la Coalition de la flottille de la liberté pour Gaza. La flottille devrait transporter à la fois des passagers (personnalités, représentants politiques, journalistes) et du matériel humanitaire. L'opération a nécessité la collecte de 500 000 euros, correspondant à l'achat du bateau, du matériel et aux frais de fonctionnement du bateau (gasoil et équipage).