• Ramadan : les contrôles spécifiques à partir du 1er juillet • Les camps des réfugiés ciblés Le contrôle d'hygiène retrouve son «allant» et recouvre ses droits. Le constat est là, incontestable et rassurant, sous la forme d'une reprise qui promet, accueillie avec soulagement par les citoyens, ceux-ci s'impatientant—il est vrai— d'en finir avec un déficit de vigilance inquiétant, consécutivement aux retombées de la révolution. Comment s'annonce cette reprise? Contrôle tous azimuts Premier constat frappant : les agents de contrôle d'hygiène ont repris du poil de la bête à la faveur de l'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays. Débarrassés enfin de l'emprise du «trac» (autant dire de la peur), ils sont désormais là, omni-présents, carnets des PV à la main, pour mener, de nouveau, la vie dure aux contrevenants et protéger «la santé du peuple». Le retour à la normale enfin assuré, on passera bientôt la vitesse supérieure à l'occasion de la campagne estivale, soit, traditionnellement parlant, la campagne la plus harassante, celle de tous les risques et abus. Pour la version 2011, a été échafaudé un plan de vigilance qui semble plus audacieux et plus musclé que par le passé. En effet, une première nouveauté : la mobilisation de «patrouilles mixtes» relevant des ministères de la Santé, du Commerce et de l'Intérieur. Main dans la main, ces équipes vont travailler de concert pour passer à la loupe tous les pointes de vente (marchés municipaux, grandes surfaces, boutiques de commerce…). Ensemble aussi, elles sillonneront les circuits de distribution, les établissements hôteliers (restaurants, piscines…), les dépôts frigorifiques et les stations de repos sur les autoroutes. Autre nouveauté : les stations-services auront, cette année, leur part de «descentes», les autorités compétentes étant persuadées qu'«il faut, aujourd'hui, compter avec ces lieux qui constituent une source de transmission d'épidémies.» Par ailleurs, il a été décidé de procéder au contrôle de la distribution de l'eau potable en milieu rural et au contrôle de la commercialisation des bouteilles d'eau minérale. Idem pour les eaux maritimes pour le contrôle desquelles ont été mis en place pas moins de 515 points d'analyse dans le cadre du programme de classification des plages. Dans la foulée, les municipalités ont été appelées à procéder aux opérations d'épuration et de désinfection des sites de reproduction des moustiques. Le 1er juillet verra le déclenchement de la campagne ramadanesque sous la forme de l'intensification du contrôle économique et d'hygiène qui touchera, jusqu'à l'Aïd, aussi bien les dépôts de stockage des produits alimentaires et les points de vente que les abattoirs municipaux, sans compter les descentes nocturnes programmées dans les cafés, les grandes surfaces et les pâtisseries. Vigilance «frontalière» La campagne de cette année est d'autant plus exceptionnelle qu'elle «frappera» également à nos frontières, avec une première, à savoir les camps des réfugiés qui feront l'objet, promet-on aux ministères concernés, d'une attention particulière, non seulement parce qu'ils gagnent du terrain, mais aussi parce qu'ils sont —la canicule aidant— exposés à tous les risques sanitaires. C'est pourquoi il a décidé d'imposer à ces camps une vigilance quotidienne qui va du contrôle des denrées alimentaires à la protection environnementale des camps, en passant par des... cours d'éducation sanitaire donnés aux réfugiés. Conscientisation Reste maintenant à dire que si toutes ces mesures préventives épinglées au programme de la campagne 2011 sont à saluer parce que audacieuses et prometteuses, il n'en demeure pas moins vrai que leur réussite dépendra inéluctablement du degré de conscientisation et de responsabilisation des commerçants qui ne perdraient rien à mettre la main à la pâte.