La manifestation organisée par les Erythréens, les Somaliens et les Soudanais, à la mi-mai, qui a tourné en émeute, engendré la destruction de 600 tentes par le feu, ainsi que la perte de quelques vies humaines et dégénéré en fin de compte en un conflit entre les réfugiés d'une part et les habitants de Ben Guerdane de l'autre, a contraint plusieurs ONG à quitter les lieux. Les Marocains, à titre d'exemple, qui avaient monté un hôpital depuis quelques semaines, à Choucha, ont plié bagage. Heureusement, un autre espace clôturé, propre et bien gardé, juste en face de la caserne militaire de Zarzis a été mis à leur disposition. Et ils ont installé de nouveau cet hôpital au profit des réfugiés. A Choucha, les tentes qui avaient pris feu ont été remplacées par d'autres, œuvre de l'armée nationale, pour loger les 3.000 réfugiés campés sur place et qui attendent une destination européenne où ils pourraient trouver asile. Au poste de Ras Jedir, après la fermeture provisoire qui a duré quelques heures, lundi passé, suite au comportement inconvenant d'un Libyen envers un vieillard de Ben Guerdane, le trafic routier a repris son cours normal et plusieurs familles libyennes ont franchi la frontière pour échapper aux combats dans les grandes villes libyennes comme Tripoli et Misrata. On a cru que tout était rentré dans l'ordre. Paradoxalement, d'autres énergumènes libyens ont récidivé hier. Ils ont confisqué une voiture avec sa cargaison appartenant à un jeune homme de Ben Guerdane. Les proches et amis de la victime ont accouru à Ras Jedir et, en signe de riposte, ils ont empêché le passage de ressortissants libyens sur le territoire tunisien, hier matin. Une promesse leur a été faite de la part d'un responsable libyen, pour la restitution de la voiture confisquée et des biens qu'elle contient.