Les quatre meilleurs joueurs du monde sont au rendez-vous des demi-finales. Djokovic, Federer, Nadal et Andy Murray , c'est du lourd ! Où en est le roi Rafael Nadal ? Le stress, l'usure du pouvoir et une qualité de jeu en baisse érodent sa statue depuis le début de Roland-Garros. Il le dit lui-même après son huitième de finale : "Aujourd'hui, je n'ai pas le jeu pour gagner le tournoi." Il évoque son anxiété et la pression publiquement : "Ça fait des années que je dois maintenir un très haut niveau, chaque jour. Ça fait beaucoup de stress." Avant d'ajouter : "Dès qu'on reconnaît un problème, on peut l'affronter et trouver des solutions." Pour démêler le sac de nœuds mental et physique, Robin Söderling se présente sur sa route. Et c'est un vrai problème, bien identifié. Rafael Nadal trouve une solution avec une victoire (6-4, 6-1, 7-6 en 2h35') pour retrouver Andy Murray en demi-finale. En trois sets, il vainc ses démons actuels et son démon de 2009. Nadal peut bondir de joie. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Rafael Nadal avoue ses peurs et triomphe avec humilité. Andy Murray est un mystère. Même pour lui-même. Et son Roland-Garros 2011 est en train de le faire passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. La cheville foulée, les matches sur deux jours, les remontées fantastiques : l'Ecossais assure le spectacle sur le court Suzanne-Lenglen. Et son match de mercredi face à Chela ne s'est finalement pas avéré plus calme. Il y a donc deux façons de voir son arrivée dans le dernier carré Porte d'Auteuil. C'est la première fois que Murray atteint ce niveau à Roland-Garros et c'est la première saison qu'il semble être capable de dompter l'ogre. Le set pris à Nadal à Monte-Carlo puis à Djokovic à Rome au terme d'un match fantastique le disent sans hésitation. Finaliste à Melbourne, déprimé ensuite, Murray retrouve une occasion d'aller chercher un titre du Grand Chelem. Il a rempli son contrat en atteignant les demies aux dépens d'adversaires à sa portée et peut donc jouer libéré.