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Les deux voies du printemps arabe
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2011


Par Hmida Ben Romdhane
Les Tunisiens et les Egyptiens sont les plus chanceux dans le sens où ils ont été les premiers à entreprendre des changements politiques majeurs dans leurs pays. Ils ont réussi à prendre de court les dictatures de Ben Ali et de Moubarak en ne leur laissant pas le temps d'organiser une répression à grande échelle qui aurait pu noyer les deux soulèvements dans le sang.
Il faut dire que l'élément fondamental dans la réussite des révolutions tunisienne et égyptienne est le refus des armées des deux pays de se ranger du côté des dictateurs. La neutralité bienveillante des militaires en Tunisie et en Egypte a rendu possible le renversement de deux régimes parmi les plus corrompus et les plus répressifs du monde arabe sans trop de dégâts matériels et avec un nombre relativement limité de victimes.
Neutralité bienveillante des militaires, mais aussi peu de détermination et peu de zèle des forces de l'ordre à défendre des régimes honnis. Saluons au passage la célérité, l'instantanéité même, avec laquelle les forces de sécurité ont fait allégeance à l'ordre post-révolutionnaire. C'est donc grâce à ces deux éléments que la Tunisie et l'Egypte sont en train de suivre une voie relativement calme et sereine, mais ardue, dans l'instauration de régimes qu'on souhaiterait définitivement démocratiques.
C'est une aubaine extraordinaire pour la Tunisie que les Libyens ne se soient pas soulevés avant. Le dictateur aurait alors préparé beaucoup plus agressivement la défense de son régime et, même s'il ne pouvait pas le sauver, aurait fait énormément de dégâts matériels et un carnage parmi les contestataires.
L'exemple libyen est un cas à part. Que le peuple libyen se soit soulevé le premier ou qu'il ait suivi l'exemple tunisien, le résultat aurait été le même. Le dictateur libyen est si bien convaincu de son «bon droit», si persuadé des «services inestimables» rendus par le «guide» à la Libye et à son peuple, qu'il continue de crier sur les toits que les troubles que connaît le pays sont le résultat du «complot» ourdi non pas contre Kadhafi et sa famille, mais contre le peuple …
Suivant cette logique, chez notre voisin du Sud-Est, le peuple, «détenteur du pouvoir, des richesses et des armes», s'est soulevé contre lui-même, et Kadhafi, qui «n'a rien et n'est rien», est une simple victime de dommages collatéraux…
La vérité est que pendant 42 ans, Kadhafi était l'unique détenteur du pouvoir et l'unique propriétaire des richesses fabuleuses du pays qu'il a placées en Europe, en Amérique et même au Japon qui vient d'annoncer le gel de 4,4 milliards de dollars appartenant au «guide» et à sa famille. Les enjeux sont tels en Libye que, pour Kadhafi, l'unique alternative est : le pouvoir ou la mort. C'est dans une tentative désespérée de sauver sa peau que Kadhafi n'hésite pas à détruire son pays et à massacrer son peuple, provoquant un consensus universel sur la nécessité de son départ du pouvoir. C'est la seconde voie, extrêmement sanglante celle-là, du printemps arabe.
C'est cette même voie sanglante que semble suivre le régime syrien, avec nettement moins de destructions qu'en Libye, il est vrai, mais un nombre exagérément élevé de morts.
Tout autre pays qui aurait commis des exactions aussi sanglantes que celles commises par le régime syrien aurait été mis au pilori, et aurait même subi les foudres de l'ONU suivies des bombes de l'Otan. Visiblement, la Syrie est en train de tirer profit de son statut de «pièce maîtresse» du jeu politique moyen-oriental. Elle bénéficie même de l'indulgence de ses ennemis irréductibles, Israël et les Etats-Unis, le premier observant un mutisme gêné sur ce qui se passe en Syrie, le second faisant des critiques pour la forme, plus pour ne pas être lui-même critiqué pour son silence que par conviction que Bachar Al Assad doit plier bagage.
Il est clair que pour Israël et les Etats-Unis, le régime baâthiste syrien est nettement préférable à l'incertitude post-révolutionnaire. Cela fait 44 ans que le plateau du Golan est occupé par Israël et que le régime syrien n'a jamais tiré la moindre cartouche pour le récupérer, ni formulé la moindre stratégie pour reprendre son bien volé. De plus, les autorités baâthistes ont toujours étroitement contrôlé les organisations extrémistes palestiniennes, au grand soulagement d'Israël.
Pour tout ce beau monde, le régime syrien dirigé par la famille Assad qui, depuis plus de quarante ans, parle trop et agit trop peu, est le régime idéal dont la disparition pourrait engendrer une instabilité nuisible pour plusieurs intérêts dans la région. Pour une fois, la pérennité d'un régime est souhaitée à la fois par Israël et les Etats-Unis in petto, et par l'Iran ouvertement.
Le président syrien est sans doute conscient de cette donne stratégique et de la différence fondamentale entre son régime et celui de Kadhafi. Il sait qu'il peut aller assez loin dans la répression et pousser le printemps arabe dans la voie sanglante sans se mettre tout le monde sur le dos, mais il est assez intelligent pour ne pas aller trop loin pour se retrouver dans la situation désespérée du colonel libyen.


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