L'étude de faisabilité technico-économique de l'introduction de la technologie nucléaire pacifique doit être achevée vers la fin 2012 Le projet de la centrale nucléaire est un défi national majeur qui doit mobiliser toutes les compétences nationales et nécessite, pour cela, l'aide et l'assistance d'organismes internationaux pour assurer la sûreté, l'efficacité et la transparence. Partant et dans le cadre des études de préparation de l'introduction de l'option nucléaire en Tunisie, la Steg a organisé, mardi dernier, conjointement avec le Centre national des sciences et technologies nucléaires (Cnstn) une journée scientifique consacrée au développement de l'électronucléaire en Tunisie et placée sous le thème : «L'expérience russe dans la conception, l'exploitation et la maintenance des centrales nucléaires». Il est à rappeler que cette rencontre est la suite d'une série de journées qui s'intègrent dans la politique nationale de promotion de la culture nucléaire, de la formation des ressources humaines et du transfert de technologie qui aide à mieux comprendre la technologie nucléaire et maîtriser les différents aspects de fonctionnement et maintenance d'une centrale nucléaire en conformité avec les réglementations nationales et internationales en vigueur. Le but étant, selon M. Ameur Bchir, directeur général-adjoint de la Steg, «d'assurer un haut degré de préparation pour introduire l'option nucléaire pacifique dans notre parc de production d'énergie, et ce, pour concrétiser la volonté du Chef de l'Etat de doter la Tunisie d'une centrale nucléaire». La présence «parmi nous d'éminents experts de différents domaines de l'industrie nucléaire dans la fédération de Russie témoigne de la volonté d'établir une coopération durable qui va permettre aux institutions tunisiennes de profiter de l'expérience russe dans le domaine nucléaire», a-t-il encore dit. Le responsable rappelle qu'au cours de la dernière décennie, la production de l'électricité a évolué en Tunisie avec une moyenne annuelle de l'ordre de 5,7%. En outre, et selon les prévisions, la demande évoluera encore à un taux de 5% au cours du XIe, XIIe et à la fin du XIIIe Plan de développement économique et social pour atteindre en 2021 environ 21.650GWh, avec une pointe de puissance de 5.800MW pour une puissance installée d'environ 7.600MW. Deux sites et une étude Selon son représentant, l'expérience de la Tunisie dans le nucléaire a commencé depuis le début des années 80 quand la Steg a lancé un programme de recherche de sites potentiels pour accueillir une éventuelle centrale nucléaire. A partir de 19 sites potentiels qui ont été soumis à différents critères d'évaluation, deux sites candidats ont été retenus. D'après M. Mustapha Fekih Ali, chef de projet de la Centrale électronucléaire, ces derniers, localisés au nord et au sud du pays, sont actuellement soumis à des études détaillées. «Le site doit prendre en considération plusieurs paramètres. Son choix constitue, d'ailleurs, une étape phare de cette étude», a-t-il relevé. Par ailleurs, l'étude de faisabilité technico-économique de l'introduction de la technologie nucléaire pacifique doit être achevée vers la fin 2012 et doit indiquer les conditions à réaliser pour l'introduction de l'option nucléaire dans le parc de production d'électricité. L'étude entreprise par différents organismes nationaux et internationaux avec l'assistance de l'Aiea montre l'importance de mettre en place les infrastructures nécessaires, y compris la mise en place des bases juridiques, administratives et financières nécessaires ainsi qu'une assistance internationale efficace pour la mise en œuvre du projet tout au long de ses différentes phases. Cette assistance concerne plusieurs aspects, tels que l'évaluation des sites candidats de centrales nucléaires, le choix de la technologie nucléaire et le développement de la stratégie nationale pour la fourniture du combustible et la gestion des déchets radioactifs, l'intégration de l'industrie nationale, le développement des ressources humaines et la mise en place d'une législation nucléaire y compris l'adhésion aux traités et conventions internationaux. Les membres de la délégation russe ont donc pris part à cette journée scientifique rythmée par de nombreuses interventions et durant laquelle des exposés techniques ont été présentés. Dans ce cadre, une question se pose : pourquoi l'expérience russe ? Selon M. Fekih, le choix de la Russie n'est pas fortuit. Après les expériences canadienne, française et nord-africaine, «l'expérience russe peut être très intéressante au même titre que l'expérience sud-coréenne. La Corée du Sud dispose en effet d'un potentiel nucléaire incroyable. En l'espace de 20 ans, son taux d'intégration est passé de 5% à 95%». Pour la Tunisie qui a adopté une politique énergétique visant à satisfaire les besoins en énergie requis pour son développement et sécuriser son approvisionnement en combinant les énergies renouvelables, le nucléaire et les sources fossiles, ces expériences étrangères ne peuvent qu'être bénéfiques.