Le plus important pour l'équipe de Tunisie est de rester bien debout pour guetter l'avenir qui vient et le passé qui s'en va… C'est le mental qui fait une équipe. A quelques jours de la CAN, il y a lieu d'insister sur la motivation que peuvent avoir les joueurs, spécialement dans ce genre d'épreuve. Bien sûr, on aurait aimé que le parcours accompli jusqu'ici soit plus significatif et surtout engendre des satisfactions encore plus grandes et d'une dimension tout autre. La déception du Mondial ne veut pas justement nous quitter. Le souvenir est tellement frustrant qu'on ne sait pas vraiment ce qu'on devrait imaginer pour l'équipe de Tunisie dans sa nouvelle version. Il faut dire, cependant, que l'exigence de la relance semblait sonner depuis longtemps, très longtemps même, certainement plus qu'hier et moins que demain. D'ailleurs, on ne peut continuer à s'exprimer à l'ancienne. On doit justement prendre conscience de l'importance du jeu hautement inspiré et seul capable de donner un sens au rendement de la sélection sur le terrain. D'une manière ou d'une autre, on ne peut évoquer le jeu que par rapport à l'épanouissement qu'il est de nature à engendrer auprès des joueurs. C'est un éclairage supplémentaire qu'on doit apporter aux diverses options et choix tactiques. Les restrictions dans le jeu ne font nullement la raison d'être d'une équipe, quels que soient les motifs que l'on serait amené à prendre en considération. L'équipe de Tunisie aurait ainsi toujours besoin de se réconcilier avec tout ce qui a rapport avec la disposition naturelle de ses joueurs. Il faut dire que cette trajectoire devrait soulever, à la veille de la CAN, une prise de conscience de la part de toutes les parties concernées dans le but de favoriser les conceptions de jeu les plus appropriées et surtout celles qui devraient permettre à l'équipe de s'exprimer dans le registre qui lui convient le plus et le mieux.. Le début d'une nouvelle histoire... Chaque épreuve, chaque match, quelle que soit leur importance, sont le commencement d'une nouvelle étape, parfois même d'une nouvelle ère…La sélection se doit forcément de prendre une nouvelle dimension, tout en continuant, bien entendu, à apprendre de nouveau. Tel est le destin des équipes condamnées à évoluer, mais qui doivent aussi avancer, non pas droit et sans perturbations, mais également sous les effets contraires. Le plus important est qu'elles restent bien debout pour guetter l'avenir qui vient et le passé qui s'en va… En même temps que l'obligation de résultat qui accompagnera le premier match contre la Zambie le 13 janvier prochain, il y a un impératif qui pointe à l'horizon de la sélection. Il concerne notamment la justesse des choix tactiques et techniques susceptibles de doter le jeu de l'équipe de sa véritable signification, de sa véritable codification. Dans ses dernières prestations, il semblait lui manquer une chose fondamentale, la base de tout comportement, de tout accomplissement: l'épanouissement dans le jeu. Une équipe et ses joueurs se doivent de s'épanouir en permanence, de libérer leur capacité d'improvisation. Quand tout cela arrive à manquer, il n'y a plus de solutions et l'on finit par tomber dans la passivité et la confusion. Il nous semble que c'est là la défaillance qui peut le plus participer au développement d'un certain «malaise» dans le jeu et dans le comportement de la sélection. On dit souvent que le match le plus important est celui qui vient après, qui reste à disputer. Comme une victoire en appelle une autre, une défaite, un gâchis sont aussi synonymes de rebond et de renaissance. Le talent, c'est aussi la faculté de se projeter dans l'avenir, de dégager de nouveaux horizons et de penser aux faces cachées du football qu'on aura toujours à découvrir et qu'on ne saura jamais prendre pour acquis. Il est des comportements et des réactions qui deviennent nécessaires, voire déterminants, notamment par rapport à ce qu'ils sont censés dévoiler, apporter, ou encore provoquer. Et si l'équipe de Tunisie s'éveille à un nouveau "monde"? A de nouvelles conceptions de jeu? Une pareille évolution ne pourrait être que la conséquence de l'affirmation d'une véritable stratégie dans le jeu, mais aussi dans le mode de comportement. Le rendement des joueurs, sur le terrain devrait donner la preuve de ce renouveau. De manière encore plus précise, c'est à se demander si la sélection serait en mesure de se doter de nouvelles alternatives. Si ce n'est pas aussi et davantage une question de choix et d'appréciation qui devrait guider un ensemble bien là où il faudrait justement avancer? Si ce n'est finalement aussi une conscience des priorités et des obligations que pourrait provoquer essentiellement une épreuve comme la CAN. Jallel MESTIRI