Une étude sur «l'évaluation de la politique d'aménagement du territoire en Tunisie» a été lancée par un bureau d'études pour le compte du ministère du Transport et de l'Equipement,au cours du mois de mars dernier pour se poursuivre jusqu'au mois de novembre 2011. La politique d'aménagement du territoire vise, en définitive, une gestion rationnelle de l'espace dans toute la République. Il s'agit donc d'optimiser la répartition des ressources disponibles et des activités. Dans le cadre de la gestion du territoire, il est tenu compte, bien entendu, de la protection de zones sensibles ou vulnérables. A la faveur d'une bonne gestion du territoire, il est possible de connecter les régions entre elles pour désenclaver celles qui ont été longtemps laissées pour compte et abandonnées ne profitant pas – ou pas suffisamment – des résultats de la croissance. Identifier les difficultés structurelles D'où l'importance de l'étude en question qui s'est attardée, en premier lieu, à l'état des lieux en vue d'identifier les difficultés structurelles. Plusieurs intervenants (ministères, agences, municipalités, experts, etc.) partagent ce constat et sont appelés à coordonner leurs actions pour obtenir les meilleurs résultats. En effet, il s'est avéré qu'un manque de coordination se traduit par des surcoûts économiques touchant de nouveaux investissements pour effectuer les actions curatives comme, à titre d'exemple, les programmes de réhabilitation de quartiers populaires... Certaines constructions anarchiques ont été édifiées, rappelons-le, sur des terres agricoles fertiles à l'Ariana, entre autres. Les terres ont été vendues à l'insu des autorités publiques qui ont été sollicitées, plus tard, pour l'introduction des commodités tels que le réseau d'assainissement, l'électricité, l'eau. Il s'agit aussi d'atteindre les objectifs fixés en mobilisant – dans le cadre du processus d'évaluation – les différents intervenants de l'aménagement du territoire. D'ailleurs, c'est dans ce cadre que le ministère du Transport et de l'Equipement (direction générale de l'aménagement du territoire) a demandé de la partie française un appui technique et financier pour l'évaluation de la politique d'aménagement du territoire en Tunisie afin de trouver des solutions adéquates aux difficultés structurelles. L'étude, financée par l'Agence Française de Développement (AFD) dans le cadre du «Mémorandum pour un dialogue stratégique signé entre le ministère du Développement et de la Coopération internationale et l'AFD signé le 23 avril 2009» est d'un grand apport à condition de tenir compte des recommandations formulées. Cette évaluation – objet de l'étude en question – portera sur les processus d'élaboration et de mise en œuvre des pratiques d'aménagement du territoire, ainsi que sur les modalités de coordination intersectorielle et d'articulation des niveaux central et local. L'évaluation concernera l'ensemble des acteurs et des pratiques de l'aménagement du territoire en Tunisie. La période couvrira principalement les dix dernières années. Cette période a été marquée par l'introduction et la mise en place de nouveaux outils en l'occurrence les schémas directeurs d'aménagement pour les grandes agglomérations, les zones sensibles, les régions économiques, en plus des nouvelles politiques territoriales (marketing territorial/ pôle de compétitivité). Modalités de coordination intersectorielle L'objectif principal de ladite étude consiste, en fin de compte, à l'amélioration des performances de la politique d'aménagement du territoire, notamment en termes d'efficacité, sans négliger pour autant la cohérence et la durabilité. Il s'agit aussi d'analyser les processus d'élaboration et de mise en œuvre des politiques d'aménagement du territoire. Les modalités de coordination intersectorielle et d'articulation des niveaux central et local compte tenu de l'évolution des réalisations et des résultats observés en matière d'aménagement du territoire tunisien seront également définies. L'étude permettra de situer le modèle tunisien par rapport à différentes expériences internationales afin de pouvoir apprécier – de la façon la plus objective possible – les orientations ou pratiques susceptibles de constituer une base d'inspiration lors de l'élaboration de la politique d'aménagement du territoire dans notre pays. Evidemment, des recommandations institutionnelles, juridiques et techniques visant à améliorer les processus d'élaboration, de mise en œuvre et de suivi de la politique d'aménagement du territoire seront formulées et qui devraient être pris en considération par les acteurs concernés. Le calendrier de l'étude a été déjà défini et comporte dans sa première phase (mars-avril 2011) l' analyse documentaire et première série d'entretiens. La deuxième phase sera consacrée à l'organisation avec les partenaires dont l'Agence française de développement d'un atelier de lancement (mai-juin 2011) Cet atelier sera suivi dans sa troisième phase, par une deuxième série d'entretiens et une analyse des process sur la base d'étude de cas (juillet-août 2011). La 4e phase qui aura lieu durant la période septembre-octobre 2011 s'attardera sur l'évaluation et la rédaction du rapport provisoire. Enfin, au cours du mois de novembre prochain, qui correspond à la 5e phase de l'étude, un atelier de restitution et remise du rapport final sera organisé.A l'issue de cette phase finale, une note de synthèse sera remise au Comité interministériel pour l'aménagement du territoire. Rappelons qu'après le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt au mois de juin 2010 et d'une consultation auprès des bureaux d'études présélectionnés, le groupement Idea Consult (Tunisie)/Ingerop (France) ont été retenus.