5774 candidats du gouvernorat de Kairouan ont pris, hier, le chemin des 25 centres d'écrit sous haute sécurité afin d'entamer l'examen du Bac avec la présence de comités de protection, avec pour objectif de soutenir les efforts des forces de l'ordre et de l'Armée. Exit donc le spectre de l'année blanche. C'est de bonne heure, bien avant le démarrage des épreuves que les candidats accompagnés souvent de leurs parents, se sont rendus aux différents lycées, afin de se préparer psychologiquement, de se soutenir et de revoir une dernière fois leurs notes de révision. Clin d'oeil sur le lycée Okba, où ce fut l'heure de vérité pour 321 candidats. Mme Habiba Outay, qui accompagnait Alâa, le dernier d'une fraterie de 4 enfants, ne cache pas son émotion : «A travers tous les candidats, se joue la réputation de leurs familles. Personnellement, j'essaye de ne pas trop mettre la pression et de ne pas jouer le coach, car le stress est communicatif, j'ai plutôt une attitude maternante pour gagner la guerre des nerfs. A travers nos enfants, nous revivons notre propre parcours scolaire..» M. Mohamed Oueslati, dont le fils Houssem passe le bac, trouve que l'ambiance est bon enfant et reproche à certains moyens d'information d'avoir divulgué des appréhensions et des prédictions alarmistes qui n'ont fait que créer une psychose inutile. Notons que la direction du lycée Okba a offert des bonbons, des makroudhs et des fleurs à tous les candidats. Comme il nous était agréable le murmure de ces voix un peu agitées et familières! A 8h00, les candidats dont certains avaient les yeux cernés à cause des longues veillées de révision, retiennent leur souffle devant des enveloppes où sont scellées les épreuves de philosophie. Une épreuve abordable A leur sortie, entre 11h00 et midi, les élèves, satisfaits dans l'ensemble, ont jugé l'épreuve abordable et à la portée de ceux qui ont révisé les différents chapitres. Tous se sentent dépositaires des ambitions de leurs parents, surtout en cette période post-révolution. Khouloud Alouini, une littéraire, a choisi l'étude de texte : «A vrai dire, je préfère opter pour la sécurité, au moins on a les questions pour nous servir de guides. De plus, le texte de Karl Jaspers était accessible. Et puis le coefficient de la philo m'encourage à m'investir complètement.» Myriam Dhahri, une scientifique, a choisi le sujet portant sur l'Etat et la démocratie : «Je suis contente que ce sujet d'actualité ait été proposé en cette année de révolution. C'est celui que j'ai le mieux préparé. J'aimerai faire la fierté de mes parents et réussir avec une bonne moyenne, même si avec la philo on ne sait jamais». Notons que sept candidats au gouvernorat de Kairouan ont passé l'examen dans des conditions spéciales, impliquant le bénéfice d'un temps supplémentaire à cause de leur handicap et ce, dans les lycées de Haffouz, El hajeb, Kairouan ville, Oueslatia, et Bouhajla .