D'éminents cardiologues venant d'Europe, d'Afrique et de Tunisie ont pris part aux travaux du premier congrès panafricain et méditerranéen de cardiologie du sport qui s'est déroulé à Sousse les 8 et 9 juin parallèlement aux journées tuniso-européennes de cardiologie pratique s'étalant du 9 au 11 juin. Parmi les thèmes traités au cours de ce congrès, il y a lieu de citer : Ramadan et sport, Cardiologie du sport en Afrique et en Tunisie, Réadaptation cardiaque… Au cours de son intervention, le Pr François Carré, cardiologue et physiologiste au CHU de Rennes (France), a indiqué que la pratique sportive est bénéfique mais il faut savoir qu'en cas de maladie cardiaque, la pratique intense augmente le risque d'accident cardiovasculaire comme l'infarctus du myocarde et l'arythmie pouvant entraîner la mort subite. Le sport ne crée pas la maladie cardiaque, mais il la révèle Le sport ne crée pas la maladie cardiaque, a-t-il ajouté, mais il la révèle. D'où l'importance de la prévention qui repose sur trois facteurs, à savoir : le sportif, le médecin et les dirigeants sportifs. Pour le sportif, il doit respecter les règles de bonne pratique du sport, c'est-à-dire consulter son médecin avant de reprendre ou de débuter une activité sportive intense. Il doit consulter aussi son médecin en cas de signes anormaux (douleur thoracique, essoufflement, fatigue anormale, palpitations, malaise…). Il doit aussi s'hydrater à l'entraînement comme à la compétition, s'abstenir de pratiquer un sport intense en cas de fortes chaleurs ou en cas de syndrome grippal. Enfin, pour les fumeurs invétérés, il ne faut pas fumer dans les deux heures qui précèdent ou suivent l'activité sportive. Quant au médecin, il doit réaliser une visite de non- contre-indication pour le sport de bonne qualité sans accepter de signer les certificats de complaisance. Il doit interroger le sportif sur les antécédents familiaux et personnels, examiner le sportif et réaliser un électrocardiogramme (ECG) de repos. Enfin, les dirigeants doivent proposer des moyens médicaux d'intervention adaptés à la compétition (présence d'un médecin, usage d'un défibrillateur, présence du Samu ou de la protection civile). Causes principales de la mort subite Chez les sportifs âgés de plus de 35 ans, la maladie coronatienne est la cause de plus de 80% des cas de mort subite. Chez les sportifs âgés de moins de 35 ans, les maladies cardiaques qui causent la mort subite sont souvent génétiques. Parmi les maladies causées par des anomalies génétiques, on cite notamment la cardiomyopathie-hypertrophique; la maladie arythmogène du ventricule droit; le syndromes du «QT long», visible sur l'ECG; le syndrome de Marfan ou l'anomalie du tissu artériel; la maladie congénitale des artères coronaires… Toujours chez les sportifs de moins de 35 ans, la myocardite virale (inflammation du myocarde causée par un virus) peut entraîner aussi la mort subite. En France, a-t-il ajouté, on a recensé entre 1.000 et 1.500 morts subites/an pendant la pratique du sport. «Le sport est bons pour la santé et fait du bien à l'activité cardiaque mais pas n'importe comment», a-t-il conclu.