• Les entreprises confisquées au clan Ben Ali emploient 100.000 personnes. Il semble que la confiscation des entreprises des Ben Ali et des Trabelsi n'a pas fait du bien à celles-ci dont plusieurs ne parviennent pas à reprendre leur activité, voire à déterminer leur destin. Cette confiscation est d'autant plus problématique qu'elle laisse la porte grande ouverte à la poursuite — justifie ou pas‑— de toutes les personnes soupçonnées d'implication dans la corruption. La psychose rend les investisseurs frileux à l'idée de s'engager sans vision claire. Ces entreprises dont le nombre s'élève à 285 sur un total de 350, emploient 100.000 personnes, directement et indirectement, et ont été confiées à des administrateurs judiciaires et des juges séquestres. Menace sur le travail Or, ces administrateurs rencontrent des difficultés dans l'accomplissement de leur mission, ce qui n'est pas sans incidence sur les relations avec les personnels de ces entreprises, leurs partenaires, comme les banques, les fournisseurs. A terme, il y a risque de détériorer leur équilibre financier et, par ricochet, de menacer sérieusement les postes de travail... Ce volet du problème nous renvoie à une époque où les «familles» sévissaient sans que personne ne levait le petit doigt. Y compris les experts-comptables (et commissaires aux comptes) qui validaient des comptes truqués! Il est du reste curieux d'apprendre que plusieurs de ces entreprises qui marchaient bien avant le 14 janvier sont en difficulté juste 5 mois après la chute de Ben Ali! Faire participer le personnel N'est-il pas plus judicieux d'organiser des assemblées générales au sein de ces entreprises pour élire des gestionnaires parmi leurs cadres, au lieu de la nomination judiciaire qui n'a pas relancé ces entreprises qui, rappelons-le, font partie du paysage et sont finalement sources de revenus pour des centaines de familles? D'ailleurs, ne faut-il pas laisser agir les cadres de ces entreprises qui connaissent bien les dossiers et les rouages pour traiter avec les créanciers, voire octroyer des parts aux employés? Pour surmonter les problèmes sociaux, il ne serait pas inutile d'ouvrir le capital de l'entreprise aux personnels. Enfin, il faut réfléchir sur l'opportunité de nationaliser ces entreprises… Dans tous les cas, plus les solutions sont rapides, plus l'existence de ces entreprises est stabilisée et l'emploi protégé.