• L'AFD et Enda ont signé un protocole d'accord de financement d'une valeur de 2 millions d'euros pour accompagner le développement des activités de microcrédits • La valeur des crédits à octroyer peut varier de 200 à 5.000 dinars au profit notamment des petites exploitations agricoles Le monde rural a toujours été pénalisé par le manque de financement nécessaire pour la poursuite des activités déjà existantes – ou leur consolidation – ou le lancement de nouveaux projets de nature à améliorer le revenu des citoyens. Un crédit de 600 ou de 1.000 dinars sans garantie et avec un taux d'intérêt bas peut aider un jeune promoteur à concrétiser son projet dans les petits métiers, les activités agricoles ou l'artisanat. Certes, les associations de développement ont prêté main-forte au cours des dernières années pour octroyer des microcrédits – par le biais de la Banque tunisienne de solidarité – à des conditions avantageuses, mais elles ont été débordées vu le nombre des demandes de plus en plus important. Pour dynamiser la vie socioéconomique dans le milieu rural, il est donc nécessaire de fournir le financement nécessaire – pour pouvoir accorder des microcrédits – et apprendre ainsi aux habitants de compter sur eux-mêmes afin d'améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie. Pourtant, au cours des dernières années, plusieurs bailleurs de fonds, sollicités par les autorités tunisiennes, ont manifesté leur disposition à participer aux efforts déployés pour permettre aux habitants des zones rurales de se prendre en charge en montant leurs propres projets. Prendre des décisions pertinentes L'Agence française de développement (AFD) qui a mené plusieurs projets avec notre pays, dans le cadre de la coopération décentralisée et le partenariat, est parmi les structures qui ont pris part aux projets du monde rural. Ainsi, celle-ci a financé une étude de marché, élaborée en 2009 par une équipe composée de Enda et de consultants tunisiens et internationaux. Rien ne vaut, en effet, les études scientifiques pour connaître de façon précise et approfondie la réalité du monde rural, chiffres à l'appui, afin de pouvoir prendre des décisions pertinentes en fonction des recommandations formulées. Cette étude a démontré le besoin important en microcrédits dans les zones rurales et a permis de concevoir une offre de crédits adaptée aux spécificités des activités rurales et agricoles (durée, méthodologie d'octroi...). Une autre étude – complétant la première – financée cette fois-ci par l'Union européenne en 2010 a estimé le nombre de clients potentiels pour la micro-finance en Tunisie à 1 million de personnes. Les promoteurs doivent apprendre, cependant, à rembourser les microcrédits contractés grâce à une gestion rationnelle des fonds. Il s'est avéré que plusieurs promoteurs n'ont pas été en mesure de régulariser leur situation vis-à-vis des associations car ils n'ont pas réussi à développer leur projet. Une formation intensive de quelques jours en matière de gestion serait sans doute d'un grand apport pour les promoteurs du monde rural qui comptent contracter un microcrédit et se lancer dans les affaires. En tout cas, l'AFD et Enda ont procédé en mai 2011 à la signature d'un protocole d'accord de financement d'une valeur de 2 millions d'euros pour accompagner le développement des activités de microcrédits de Enda inter-arabe en zones rurales. La valeur des crédits à octroyer aux intéressés peut varier de 200 à 5.000 dinars. Le financement à la charge d'Enda cible notamment les petites exploitations agricoles. Enda inter-arabe a l'intention d'apporter, dans un premier temps, des services de crédit à près de 45.000 familles de petits agriculteurs dans plus de 50 délégations de Tunisie. Certains exploitants dans le domaine de l'élevage, des arbres fruitiers et des produits maraîchers ont fait face ces derniers temps à un manque de financement qui a freiné leurs activités, ce qui a eu pour conséquence une diminution des bénéfices. La diversification des sources de financement est vivement souhaitée dans cette conjoncture difficile caractérisée par une augmentation du nombre des chômeurs et des problèmes liés à certaines activités.