Le 21 juin 1982, la France célébrait avec éclat et dans un grand apparat la première édition de la «Fête de la musique» à l'instigation du ministre français de la Culture de l'époque, Jack Lang. Avec un slogan qui attire et séduit «Faites de la musique», cette fête a aussitôt fait tache d'huile en s'étendant à toute la planète. Aujourd'hui, tous les pays du monde ou presque ont été gagnés par cette fièvre en l'honneur d'Euterpe, la muse de la musique dans la mythologie grecque. Musiquette facile et sans valeur artistique, musique polyphonique, musique baroque, musique classique, musique électronique, musique spectrale, ainsi que toutes les gammes et variétés de styles musicaux récents qui ont fleuri dans les banlieues parisiennes et qui continuent de prospérer grâce au sang nouveau insufflé au riche éventail musical en France. Toutes les ambiances colorées, tonales ou modales ont été explorées en cette date commémorative de ce grand évènement fêté par 120 pays francophones et anglophones dans le monde. A cette occasion et en ce trentième anniversaire de l'événement, le ministère français de la Culture a émis dix millions de nouvelles pièces à l'effigie des grands noms de la chanson française et internationale. A l'inverse des autres années, l'Institut français de coopération à Tunis qui nous avait habitués à fêter l'événement en grande pompe, en organisant des concerts de musique à grand spectacle à la Karraka de La Goulette, a préféré, cette année, prendre la clef des champs et même la poudre d'escampette en privant ses nombreux amis d'une belle occasion de faire la fête. C'est bien triste qu'un pareil événement soit passé sous silence par un organisme ami, en ce moment historique que vit notre pays, où il a grandement besoin de signes encourageants en témoignage d'amitié et de solidarité avec la jeunesse tunisienne.