Décidément, c'est le transfert de Hattène Baratli qui retient le plus l'attention, dans l'actualité sportive à Bizerte Le milieu cabiste qui a à peine dix-huit ans est depuis des mois sous pression. La rencontre avec Mahmoud Ouertani, le manager général du CAB, mardi dernier n'a rien donné de nouveau. Le joueur a émis le vœu, une nouvelle fois, de changer d'air. Est-ce un péché que de désirer d'aller voir ailleurs? A l'évidence, non. Il serait en effet, injuste, à notre sens, de lui en tenir rigueur. Ce pur produit du club nordiste est en fin de contrat et on ne peut le retenir contre son gré. C'est son droit que de décider de son avenir. Il est jeune, plein de qualités techniques et ambitieux. Une grande carrière s'ouvre devant lui. «Hattène a manifesté sa volonté de quitter le CAB depuis octobre 2010 pour une expérience à l'étranger. Il l'a rappelé au nouveau président élu, M. Ben Gharbia. L'objectif est d'abord sportif, le côté matériel n'était pas une obsession chez le joueur. Cela viendra par la suite», précise M.Nabil son agent. Et d'ajouter : «Il faut regarder tout ce qui est positif du départ de Hattène à l'étranger. C'est une fierté pour le CAB que de constater un des leurs évoluer dans un championnat européen, en l'occurrence, autrichien. Et puis c'est ça le professionnalisme. Le joueur n'a-t-il pas le droit de penser à améliorer sa situation sur tous les plans? Il n'y a pas de plus légitime que cela! En outre, le club nordiste bénéficiera d'une prime de formation suivant l'une des catégories (A, B, C ou D) fixées par la Fifa. Enfin, Hattène a reçu des offres émanant de clubs locaux, suffisamment alléchantes pour rester en Tunisie. Seulement son rêve est de découvrir le professionnalisme, le vrai dans un championnat étranger». Quant au joueur, pas très bavard du reste, il est heureux de pouvoir jouer au-delà de nos frontières. «Je suis très content d'avoir une opportunité d'évoluer dans une compétition européenne et donc de changer carrément de vie», dit-il. On comprend mieux pourquoi M.Ouertani n'a pas réussi à le convaincre et a fini par lui souhaiter bonne chance. Le président du CAB a, lui aussi, fait de son mieux pour le retenir, mais en vain. «Hattène arrive en fin de contrat le 30 juin. Dès mon arrivée à la tête du club, en avril, j'ai agi rapidement pour tenter de garder le joueur mais c'était trop tard. Il m'était impossible de rattraper le temps perdu. Un accord de prolongement de contrat aurait dû être signé plus tôt avec les anciens responsables», constate-t-il, amer. En effet, M. Ben Gharbia regrette que le comité sortant n'ait pas renouvelé le bail avec une clause libératoire qui satisfasse les deux parties à la fois. C'est avec son agent, adulte, qu'il aurait fallu traiter ce cas et non pas avec le joueur directement. Harcelé donc en permanence, le pivot bizertin a été fortement perturbé et n'a pu s'épanouir comme il se doit. Un tel contexte n'a pas servi le joueur, et par ricochet, le CAB. Hattène Baratli s'envolera ce mardi pour l'Autriche, selon son agent. Son nouveau club évolue en Ligue 1 et a fini au 6e classement général. Il s'agit de SC Vienne.