La 5e édition du Fest festival des cultures numériques a entamé sa marche jeudi dernier, à la cathédrale de Carthage. En prélude de la soirée, le public a pu découvrir les installations audiovisuelles, "V" (Italie), "Sound Mathematics" (Roumanie), "Jump!" (Maroc/Belgique) et Space 140 (France), qui seront visibles tout au long du festival. La suite a été assurée par un spectacle de danse contemporaine et de musique électroacoustique, "Subliminal", de l'artiste espagnol Arbol et de la danseuse et chorégraphe Victoria Macarte, qui a été suivi des "live" du Tunisien ZRK et du groupe anglais "Addictive TV". Le public n'était pas que spectateur, ce soir-là, mais partenaire à part entière. En effet, les différentes installations numériques proposées, dans le cadre de ces journées, sollicitaient, à l'image de l'art cinétique, l'implication du visiteur qui devient lui-même acteur, conférant, ainsi, à l'œuvre plus de légitimité...C'est le cas de l'installation "V", proposée par les artistes italiens d'Otolab. Sorte de stimulation optique et sonore, cette œuvre titille nos sens. Plongés dans la spirale visuelle en noir et blanc et la redondance sonore, nous avons l'impression (selon l'interprétation de chacun) de perdre toute notion d'espace et de temps. L'installation "Sound Mathematics" des Roumains Yvat Uta et Lulia Poppa fait plus dans l'interactif, en sollicitant l'intervention directe du spectateur qui construit, lui-même, l'œuvre. L'idée est de parvenir à résoudre une énigme sonore en usant de règles mathématiques (élémentaires...) pour composer sa propre musique. Le temps que les visiteurs fassent connaissance avec les autres installations, "Jump!", sorte de miroir numérique qui nous propose un dialogue autre avec notre image, et "space 140", un salon d'écoute et de captation sonore qui permet aux visiteurs d'écouter et d'enregistrer leurs voix, l'on commence à installer le matériel pour la pièce "Subliminal" des Espagnols Arbol. Miguel Marin (alias Arbol) à la batterie et aux instruments électroniques, accompagné de la violoniste Sara Fontan et de la violoncelliste Bjort Runarsdottir, nous ont offert un son subtil et intense soutenu par les mouvements et la lumière contrôlée par la danseuse et chorégraphe Victoria Macarte qui, à l'allure d'un humanoïde, nous a proposé trois tableaux chorégraphiques assez redondants malheureusement qui n'ont rien ajouté à l'intensité du son. La scène a été ensuite cédée au Tunisien ZKR qui a su enflammer les quelques spectateurs qui ont préféré les murs de la prestigieuse bâtisse à la brise enivrante de sa cour... C'est le passage des Anglais "Addictive TV" qui a fini par drainer la foule et par déchaîner les cœurs avec ses remix audio/vidéo. Une systole sonore, mêlant culture pop "remixée" et rythmique électro/break et les montages vidéo qui vont avec, faisant le bonheur d' un public encore timide.