Pour l'ailier "sang et or", l'enjeu est double A la veille du derby, la pression est inévitable. Comment avez-vous vécu cette semaine ? Le derby est un match à part. Et ce n'est seulement pas propre au football tunisien. Partout dans le monde, qui dit derby, dit préparation spéciale. La pression pèse également sur le dos des joueurs, du staff technique et des responsables du club. Cette semaine du derby a été particulière, même si je préfère parler plus de concentration que de pression. Nous avons bien travaillé. L'ambiance a été spéciale au Parc. Le public est venu nombreux nous encourager. Le soutien de nos supporters nous est allé droit au cœur et nous a beaucoup réconfortés. Nous sommes conscients de l'importance de cette confrontation. Nous en avons beaucoup parlé entre nous, en dehors des entraînements. Nous ne pouvions pas nous empêcher d'en parler. Toutefois, nous avons toujours essayé de nous décontracter, tout en sachant que l'enjeu est de taille, car nous sommes toujours concernés par la course au titre. Vous attendez-vous à une forte opposition de la part des Clubistes dont la saison est terminée ? Contrairement à ce que l'on pense, le derby est plus facile à négocier. Nous aurons en face un grand club qui devra développer un jeu ouvert. Et tant que l'adversaire ne se replie pas sur lui-même, nous aurons la possibilité de varier notre jeu. Il est vrai que les Clubistes n'ont rien à perdre et rien à gagner, mais ils peuvent sauver leur saison s'ils remportent le derby. Il n'y a pas que la consécration qui importe en football. Une victoire de prestige est toujours bonne à prendre. Je m'attends donc à une forte opposition entre les deux équipes. Un derby gagné, ça compte aussi dans le palmarès d'un joueur. De notre côté, cela fait un bon moment que l'Espérance n'a pas remporté un derby. Ça commence à faire long. Il est donc temps de rectifier le tir, l'objectif étant les trois points dans notre quête de conserver le titre de champion de Tunisie. Dans nos têtes, ce qui prime, c'est la victoire et rien que la victoire. La pression pèsera plutôt du côté de l'Espérance. Avantage ou inconvénient ? Il faut toujours positiver la pression sinon on ne s'en sortira pas. Nous transformerons la pression en une motivation supplémentaire. Après tout, le Club Africain a tout juste besoin du derby pour tenter de sauver sa saison. De notre côté, nous avons su négocier notre parcours match par match, en atteignant successivement nos objectifs. La qualification aux demi-finales de la Coupe de Tunisie a été assurée et nous sommes également qualifiés pour la phase des poules de la Ligue des champions. Pour le moment, ce qui importe le plus, c'est le championnat de Tunisie avec un titre à conserver. Le derby est le premier d'une série de cinq rencontres en seulement quinze jours qu'il faut savoir négocier pour terminer en pôle position. Nous avons eu dix jours pour préparer cette rencontre et nous avons prévu tous les scénarios. Toutefois, nous sommes animés par la rage de vaincre. Vous passez par une période faste avec cinq victoires lors de vos cinq dernières sorties… Le derby reste un véritable baromètre de réussite mais il ne faut pas minimiser la qualité des équipes que nous avons battues lors de nos cinq dernières sorties. Le CSS, l'USM ou encore l'ESHS sont des adversaires aussi respectables que le CA. Toujours est-il que le derby a sa propre vérité. C'est un match au charme particulier et qui constitue un enjeu en soi. Vous aurez en face votre ancien entraîneur Faouzi Benzarti. Un match dans le match qui opposera le maître à ses anciens élèves… C'est vrai. M. Faouzi Benzarti nous connaît très bien. Nous le connaissons bien aussi. Nous savons très bien comment il pense à la veille des matches choc et quelle attitude il adopte en dehors et sur le terrain. Nous avons une idée précise sur ses choix tactiques. Ce sera un match dans le match. Cela fait partie du charme du jeu que d'être opposé à son ancien entraîneur. A qui le dernier mot ? La réalité du terrain nous le dira. Je suis très optimiste et je sens mes camarades prêts.