Un public nombreux s'est rendu dimanche dernier, au spectacle de la vedette montante tunisienne Amel Mathlouthi, et sa troupe composée des musiciens Zied Zouari ,Firas Arbi et Mohamed Ali Bouaziz (violons), Mokhless Jridi (contrebasse), Imed Alibi et Seïf Hilmi (percussions) qui ont proposé au public un show musical de haute qualité, créant un métissage artistique qui allie souvent le son déchaîné de la guitare de l'artiste à la tonalité grave du violon. Au menu, une vingtaine de chansons puisées dans le répertoire tunisien, égyptien, et personnel de la chanteuse, merveilleusement interprétées. Dès les premières notes, la couleur de la soirée s'annonce, la chanteuse faisant son entrée sur scène, portant le drapeau tunisien, célébrant l'amour du pays, était accompagnée d'une musique exaltante, qui a enflammé le public présent. La Mathlouthi a entamé le spectacle par un morceau intitulé «Fi beli» (dans ma mémoire), une chanson dédiée aux martyrs de la révolution tunisienne et à tout le peuple tunisien qui a fait preuve de bravoure et de courage. Toujours avec sa guitare et les violons omniprésents et aux rythmes saccadés et forts, la cantatrice nous a interprété des airs célèbres du pur cru tunisien. En parfaite symbiose avec les percussions, elle nous a interprété les fameux morceaux «Om ezzin», du patrimoine local et «Alech t'fakkar fia» de Cheikh el Ifrit. Un moment de plaisir, relevé par une voix puissante, vibrante et sensible à la fois, ainsi que par une présence scénique remarquable. Le rythme devient de plus en plus frénétique avec le violoniste Zied Zouari qui, en duo avec Amel, la guitariste, nous a présenté un morceau instrumental qui a enchanté le public présent. Sous un tonnerre d'applaudissements, la chanteuse a continué de nous faire chavirer le cœur avec des textes engagés, placés sur le thème de la révolution et célébrant des valeurs universelles, comme la liberté, la dignité, l'amour… Du répertoire égyptien, elle a interprété «Chayed qousourak aal mazaraa» (construis tes châteaux sur les champs) de Cheikh lmam, une chanson fortement applaudie par l'assistance, transposée dans un monde féerique, un monde permettant le rêve et appelant à s'affranchir des dictatures. La soirée s'est achevée avec la célèbre chanson, tant attendue par le public, «Kilmti horra» (ma parole est libre), brillamment exécutée par l'orchestre et par la chanteuse qui l'a dédiée à tout le peuple tunisien, particulièrement aux martyrs et aux victimes de la révolution. Un spectacle haut en couleur et en mouvement qui a enchanté le public assoiffé de ce genre de musique variée, touchante et engagée. L'ardeur et la chaleur dégagées pendant plus de deux heures, par la talentueuse guitariste- compositeur-interprète, Amel Mathlouthi, ont enchanté et ont fait que ses messages soient reçus cinq sur cinq.