Le 23 octobre prochain, le peuple tunisien, et pour la première fois dans son histoire, choisira, lors des premières élections libres, ses représentants à l'Assemblée constituante. Une date clé et un moment crucial quant au devenir démocratique de notre nation et de notre pays. Dans ce sens, un débat primordial s'impose, un débat populaire et démocratique, s'articulant autour du contenu de la Constitution. «Ce débat permet l'appropriation par les citoyennes et citoyens des décisions et des choix qui en découlent, qui consacrent la souveraineté populaire et qui vont déterminer notre avenir et celui de nos enfants. Parce que la Constitution est un ensemble de règles, qui s'impose tant à tous les citoyens qu'aux élus des institutions politiques, qui maintient la cohésion de la Nation quelle que soit l'obédience politique du gouvernement. Eviter ce débat ou le renvoyer aux délibérations de l'Assemblée constituante revient à infantiliser notre peuple et à confisquer sa volonté», c'est ainsi que s'exprime le collectif des organisateurs, à savoir les trois associations : Le Manifeste 20 Mars, Raid Attac, l'Organisation tunisienne pour la citoyenneté, elles-mêmes accompagnées de plusieurs autres associations (environ une trentaine), une trentaine d'artistes, des journalistes et de nombreux citoyens et citoyennes de toutes les catégories sociales, de toutes les régions et de tous les âges, soucieux de la participation active au destin de notre pays et qui partagent l'idée que la Constitution est l'affaire de tout le peuple tunisien. C'est dans ce cadre que se tiendront les 22, 23 et 24 juillet, dans la ville de Mahdia, des «Assises nationales» sous le thème «Pensons notre Constitution». Ces assises auraient pour principal objectif d'élaborer un projet des grandes lignes de la Constitution, sorte d'ébauche qui sera débattue le plus largement possible, et qui sera proposée, sous forme de recommandations adressées à l'opinion publique, aux candidats indépendants et aux prochains élus de la nation dans l'Assemblée constituante. «Ce texte restera notre référence et l'objet de notre mobilisation pendant toute la période de vie de l'Assemblée constituante», explique Amel Osman, membre du comité d'organisation, qui a également noté que ce qui rassemble les initiateurs et les participants à ces assises, c'est cette «conviction que la société civile, qui s'est exprimée avec éclat pendant les journées révolutionnaires et après, doit participer à la traduction, dans le texte de la Constitution , des aspirations populaires à une République Tunisienne libre et démocratique d'où seront bannies l'injustice, les inégalités, ainsi que toutes les formes de discriminations et d'atteintes à la dignité humaine».