• Une progression de 28,8% des investissements, lors du premier semestre • Le secteur des IME se place en tête du classement L'année de la révolution, l'année de la relance économique, l'année du retour au rythme de croissance normale… c'est ainsi que la majorité des experts ont qualifié l'année 2011. En effet, dans cette conjoncture spéciale, il convient de suivre minutieusement l'évolution de tous les fondamentaux économiques, notamment l'investissement, et d'évaluer le comportement de tous les secteurs économiques. A cet égard, les dernières statistiques du " Bulletin de Conjoncture " pour le premier semestre de 2011, de l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (APII), sont largement rassurantes. L'industrie tunisienne s'est bien comportée au cours de cette période, notamment au niveau des investissements, avec une hausse de 28,8% à l'exportation. Il convient de préciser aussi que les exportations de la majorité des secteurs ont progressé par rapport au premier semestre de 2010. Ces résultats encourageants sont la résultante de plusieurs performances et contre-performances enregistrées dans les comportements des différents secteurs industriels. Répartition sectorielle des investissements Avec une progression de 48,5%, le secteur des IME se place en tête du classement. Les investissements dans ce secteur ont atteint, au premier semestre, 461,3 MD contre 310,6 en 2010. En effet, le secteur a gardé son rythme d'évolution habituel. D'ailleurs, depuis des années, la Tunisie s'est positionnée en tant que plateforme de production et d'exportation des produits destinés à l'industrie automobile, aéronautique, des circuits automatiques… Ces activités à forte valeur ajoutée sont marquées par des programmes de production annuels et des échéances de livraison strictes, soit des commandes fermes. Cette rigueur est de nature à stabiliser le secteur à court terme. De sorte que les producteurs se trouvent à l'abri de toute perturbation conjoncturelle. En deuxième position, avec une progression significative de 40,2%, arrive le secteur des industries agroalimentaire (IAA) qui a profité des conditions météorologiques favorables et des bonnes récoltes, notamment dans les grandes cultures. Les investisseurs dans ce secteur stratégique ont apporté, au premier semestre, une enveloppe de 462,5 MD pour financer leurs projets. Les industries diverses, pour leur part, ont enregistré une hausse record de 45,9%, avec des investissements déclarés de 315 MD contre 215,9MD durant les onze premiers mois de 2009 Malgré une timide progression des investissements de 1,6%, le secteur des industries chimiques demeure parmi les secteurs qui génèrent une haute valeur ajoutée et contribuent activement aux exportations tunisiennes. Les investissements dans cette branche se sont élevés à 174,3 MD, lors du premier semestre de l'année en cours, contre 174,3MD en 2010. Cette petite performance reflète nettement le climat difficile et les tensions sociales qui ont régné sur ce secteur, au début de cette année. Un énorme manque à gagner a été engendré par la cessation d'exploitation des activités de phosphates et les activités connexes. On parle de 9 MD par jour. Touchée de plein fouet, l'industrie touristique a affiché,quant à elle, la plus grande contre-performance. Les investissements dans le secteur ont chuté de 27,6% pour régresser à 115,4 MD. Le comportement des investisseurs dans ce secteur est tout à fait compréhensible. Après le 14 janvier, le rythme d'annulation des réservations s'est accéléré avec les actions de violence et de vandalisme et le couvre-feu. Malgré les campagnes d'envergure engagées pour promouvoir la destination tunisienne, les touristes se font rares dans les zones touristiques. D'un autre côté, la dynamique du tourisme intérieur a amorti, un tant soit peu, le choc du secteur. Cette nouvelle donne est de nature à stimuler de nouveaux investissements destinés à ce segment de marché, longtemps délaissés. Les services connexes à l'industrie ont souffert dans ce premier semestre. A l'image de la baisse d'activité de la majorité des secteurs, les investisseurs du tertiaire ont vraisemblablement ajourné leurs projets. La baisse avoisine 27,4%.