Du haut de ses 22 printemps, Hamza Messaâdi mesure les mille et une tortures auxquelles doit s'astreindre un footballeur «pro» «Il n'y a pas d'autre moyen de percer et de vaincre la féroce concurrence qui sévit au sein de l'effectif que de travailler, patienter et croire en ses moyens», lâche Hamza Messaâdi avec un air sous-entendu de quelqu'un qui a appris sa leçon. «Un attaquant est là pour marquer des buts. Et je dois avouer que je n'en ai pas beaucoup inscrit cette saison, peut-être parce que je manque de temps de jeu. Fort heureusement avec Faouzi Benzarti, tu as ta chance jusqu'au bout.Pas une demi-chance. Certes, il m'est arrivé de sortir quelques prestations peu convaincantes, pour ne pas dire catastrophiques. Y compris en coupe d'Afrique. Mais voilà, je suis toujours là. En grande partie grâce à la patience dont témoigne Benzarti qui est réputé pour la grosse cote de confiance qu'il accorde aux plus jeunes». «Une ambition légitime» S'il avait inscrit le but du précieux nul (1-1) ramené le 17 juillet dernier d'Abidjan contre l'ASEC Minosas en phase de poules de la coupe de la CAF, lorsqu'il répondit à la 73e minute à l'ouverture du score à la 61e par Zagbayan, l'enfant de Tazarka, dans le Cap Bon, a été transparent deux semaines plus tard à El Menzah devant les Nigérians de Kaduna United pour les 65 minutes qu'il disputa — avant d'être relevé par Aymen Soltani — et au cours desquelles il ne se signala que par un raid solitaire à la 37e qui ne trouva malheureusement pas preneur : «Nous étions bien loin de notre niveau habituel, dimanche dernier, constate Messaâdi. Moins saignants aussi que devant l'ASEC. Il nous a manqué l'efficacité, il n'y a pas eu beaucoup de jeu devant les buts, ni énormément d'occasions. Sûrement à cause du profond renouvellement de l'effectif». Maintenant un autre client rugueux, teigneux, sournois et hargneux se profile à l'horizon, Interclube d'Angola : «Nous devons nous montrer plus forts physiquement, prévient-il. Rien n'est perdu : avec deux points, nous sommes dans les temps pour assurer notre qualification pour les demi-finales. Mais il faut d'ores et déjà arrêter l'hémorragie. On ne peut plus dilapider de nouveaux points». En arrière-plan d'une saison à oublier au plus vite, survit fort heureusement l'espoir dans la compétition africaine. «Mais il ne faut rien précipiter et laisser le temps au temps», analyse Messaâdi, arrivé au Parc «A» en 2004 alors qu'il était encore cadet. Avant de signer en juillet 2008 un premier contrat de cinq ans avec les «pros». Révélé par Bertrand Marchand, il a été l'auteur d'un baptême du feu tonitruant contre l'Union monastirienne. Trois ans plus tard, il considère qu'il a encore beaucoup à apprendre : «Qui ne pense pas un jour ou l'autre à une carrière professionnelle en Europe ? Cette ambition, toute légitime qu'elle soit, n'en appelle pas moins à la patience, à la maturation et au labeur», rappelle-t-il. Hamza Messaâdi a perdu en Wissem Yahia un excellent dernier passeur : «Mais il nous reste encore bien d'autres joueurs très forts dans cet exercice, Zouheir Dhaouadi en premier lieu, observe-t-il. Ce n'est pas tous les jours que l'inspiration des spécialistes de l'assist est là. Face à Kaduna, j'ai souffert d'une certaine solitude. Mais on ne va pas chaque fois souffrir autant. Notre pain noir, on l'a déjà mangé», promet-il.