Le camp dressé par les Emirats Arabes Unis dans la ville de Dhehiba a beaucoup rendu service aux réfugiés libyens et africains durant les mois précédents. Avec l'avènement du mois de Ramadan, les responsables de ce camp ont jugé bon de le transférer dans la ville libyenne de Zentène. Par conséquent, le nombre de réfugiés qui y étaient hébergés est passé de 400 à 120 puis à 15 personnes au cours des trois derniers jours du mois de juillet. Maintenant, le camp est complètement vide. Celui de Zentène est déjà opérationnel, financé et géré par les Emirats Arabes Unis. Pour le remplacer, à Dhehiba, ils ont installé un resto du cœur dans la grande mosquée qui a commencé à servir des repas aux passants nécessiteux et autres personnes démunies. Pour le reste, le trafic routier au point de passage à la frontière a baissé par rapport aux jours précédents. Mais pour les milices pro-Gueddafi, le poste frontalier Wazen-Dhehiba demeure d'une importance vitale. N'étant pas parvenues à l'avoir par la force, les forces loyalistes ont usé d'autres moyens dont la dernière astuce est la suivante : des personnes libyennes déguisées se sont rendues dernièrement à Tataouine, à travers le poste frontalier de Ras Jedir, et elles ont engagé des jeunes énergumènes de la région, moyennant d'importantes sommes d'argent, pour qu'ils bloquent la circulation aux véhicules transportant des marchandises vers la Libye. En effet, cette bande de mercenaires bien connus, selon M. Kilani Ben Aïssa, membre de l'Afar, à Dhehiba, s'est postée à une dizaine de kilomètres de la ville, dans le territoire tunisien et est passée à l'acte. Elle a barré la route à tous les commerçants tunisiens et libyens, sous prétexte qu'il y a une pénurie de quelques denrées alimentaires en Tunisie. Ayant appris la nouvelle, des jeunes partisans des rebelles, armés de gourdins et de bâtons, se sont rendus sur place et un conflit a éclaté entre les deux clans. Il a fallu l'intervention de l'armée nationale pour calmer la situation, remettre de l'ordre et dégager la route. De l'autre côté de la frontière, un transitaire tunisien qui arrive de Nalout rapporte que la situation reste tendue. «Après les derniers revers essuyés dans plusieurs endroits et localités de Jbel Nafoussa, les forces loyalistes se sont rassemblées de nouveau dans la ville de Tiji. Elles ont remis de l'ordre dans leurs rangs et ont contre-attaqué les insurgés qui ont fui les deux localités de Rouisse et Joche», nous dit-il.