Comparée aux journées précédentes, la situation était calme hier à Dhehiba. «Tant que les insurgés contrôlent le point de passage, le problème ne se pose pas, et les ressortissants sont bien accueillis», nous dit. M. Gouider, responsable de l'information au sein de l'Association de fraternité pour l'accueil des réfugiés. Et de poursuivre: «Le camp dressé sur place par les Emirats Arabes Unis ne souffre d'aucun manque. Il abrite actuellement 1.461 réfugiés dont 9 Egyptiens. 3.000 autres Libyens sont hébergés chez des familles, à Dhehiba, et 2.400 autres sont logés dans des grottes, à Martaga. Parmi les résidents ici, il y a 3 enseignantes libyennes et beaucoup de jeunes. C'est la raison pour laquelle débuteront des cours de formation et d'animation culturelle demain». M. Khalifa, un ressortissant libyen, est intervenu et il a tenu à présenter ses remerciements en signe de gratitude et de reconnaissance aux peuples tunisien et émirati. Il dit avoir formé quatre commissions au sein du camp, pour gérer le quotidien et coordonner les actions avec les autorités tunisiennes sur les lieux. Une commission pour l'accueil, une autre pour l'organisation, une troisième pour la distribution des vivres et une dernière pour monter la garde le soir. Pour ce qui est du volet sanitaire, M. Gouider ajoute: «Un hôpital a été monté sur place, avec la collaboration de l'armée nationale tunisienne, le Croissant-Rouge émirati, le Croissant-Rouge tunisien et Médecins sans frontières. On y prodigue les premiers soins et si jamais des cas graves se présentaient, la Protection civile qui a été renforcée par des agents venus des directions régionales de Kairouan, Tunis, Nabeul et Béja serait prête à faire le nécessaire et à transférer les patients à l'hôpital de Tataouine ou ailleurs. Deux ambulances sont à la disposition des malades et des blessés. Jusqu'à présent 491 personnes ont été soignées sur place dont 69 pour la journée d'aujourd'hui (mardi). D'autre part, les convois humanitaires arrivent quotidiennement à Dhehiba. Entre hier et aujourd'hui, on en a reçu dix. Seulement, d'après les informations qui nous parviennent par le biais des réfugiés, la situation sur le territoire libyen est catastrophique. Les habitants de Yefren, Galaâ et Zenten ne trouvent plus rien à se mettre sous la dent et on doit se débrouiller pour leur envoyer quelques vivres».