• Plus de 200 mille quintaux de céréales attendent, à l'air libre, d'être acheminés vers les centres de stockage. • Les céréaliculteurs appellent à une révision des barèmes d'évaluation de la production à la vente. La campagne des grandes cultures, céréalières surtout, vient de livrer tous ses secrets, en particulier après l'achèvement de la saison des moissons, laquelle a, tout de même, donné une certaine satisfaction aux uns et aux autres, eu égard au volume global de la production qui a atteint, cette année, 1,305 million de quintaux collectés, sur un total d'estimation de l'ordre de 2,5 millions de quintaux pour toute la production régionale. La campagne a cependant fait ressortir certaines carences, notamment au niveau des capacités de stockage et d'expédition du surplus de production vers les grands centres de stockage nationaux, en ce que près de 200 mille quintaux restent à l'air libre et attendent d'être acheminés vers les grands centres par le biais des chemins de fer, du transport privé et des moyens propres aux sociétés de collecte. Plusieurs mesures ont cependant été prises en vue de garantir le stockage provisoire des quantités non encore acheminées, et ce, en recourant à leur protection par le moyen de bâches et d'estrades. Un appel a été toutefois lancé au ministère de l'Agriculture et de l'Environnement en vue de consolider la capacité de stockage dans cet important foyer céréalier du pays où l'on prévoit à l'avenir d'atteindre une production annuelle moyenne de trois millions de quintaux. Les agriculteurs ont par la même occasion lancé, lors d'une séance d'évaluation de la campagne des moissons sous la présidence du gouverneur de la région, un autre appel relatif à la révision des barèmes d'évaluation de la qualité des céréales par les offices et les organismes collecteurs, criant même au scandale face aux prix quelque peu décourageants qui leur ont été accordés lors des opérations de livraison des quantités céréalières mises à la vente. Les prix ont parfois été assez bas, ne dépassant guère les 50 dinars le quintal contre 60 dinars décidés par le gouvernement provisoire pour le blé dur par exemple. Il ne faut pas perdre de vue non plus la hausse des prix des intrants agricoles, du coût du machinisme et des hydrocarbures, qui ont lourdement grevé les dépenses des céréaliculteurs. Cela dit, la campagne a fait bien des heureux cette année, excepté les banques qui n'ont pas toujours réussi à recouvrir les prêts accordés aux agriculteurs, que ce soit au titre de la présente campagne ou à celui des campagnes précédentes. Une suppression des services de la dette au moins pourrait bien résoudre ce problème épineux.