On pensait que Lamine était sur le déclin après une longue absence pour des raisons de santé, mais on eut l'heureuse surprise de constater l'humoriste toujours aussi mordant sur scène. Samedi dernier, 6 août il se produisait sur celle du théâtre de plein air à Bizerte où il fut reçu chaleureusement par un public local très enthousiaste. A cette occasion, le «roi» du one man show était accompagné, lors de cette soirée ramadanesque, des non moins talentueux Riadh Nahdi, son neveu, et Boularès. D'entrée, Lamine fait son show avec une reprise déguisée de morceaux choisis de Fi hek es'sardouk nraïchou, intitulé cette fois-ci Et telvéza jaya, louzir jay où il s'est attaqué au système mis en place par le pouvoir qui favorise la considération excessive accordée aux responsables aussi petits soient-ils. Puis, ce fut au tour de Zakia d'en prendre plein la «gueule» au moment de procéder à une opération de casting. Le viril, l'inculte, le bandit, l'alcoolique, l'efféminé, tout le monde y passe. Là, le talent de Lamine Nahdi est cette capacité à s'adapter facilement à la situation, le dédoublement du personnage s'effectuant rapidement, provoquant ainsi le rire dans l'assistance, en totale connivence avec l'humoriste. Entre-temps, son neveu Riadh et Boularès ont régalé le public avec ce dialogue entre le soldat et son supérieur hiérarchique, très pacifique, mettant le doigt sur les tares de notre société avant de tirer à boulets rouges sur la qualité très médiocre des émissions des chaînes de télévision tunisienne et surtout koweïtienne. Certains animateurs n'ont pas été épargnés, leur ridicule étant visé par les deux «artistes». Ce fut tout simplement décontractant !