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Un exemple à méditer
Commentaire - Transition démocratique — Corée du Sud
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 08 - 2011


Par Foued Allani
La Corée fête aujourd'hui le 66e anniversaire de son indépendance et la République de Corée(Sud), devenue la 12e économie dans le monde, a vécu une transition démocratique intéressante à rappeler.
Le peuple coréen commémore aujourd'hui le 66e anniversaire de son indépendance, après avoir subi la colonisation japonaise et ses effets dévastateurs entre 1910 et 1945. Une commération qui renforce l'espoir toujours vivace qui n'a jamais quitté les Coréens d'aboutir à l'unification de leur pays, divisée depuis cette date là en deux Etats distincts dont les relations ne sont pas toujours amicales : la Corée du Nord, communiste, alliée à la Chine et la Corée du Sud, libérale et alliée à l'Occident, les Etats-Unis en particulier. Dernière manifestation toujours tangible de la guerre froide.
Au cours de la colonisation qui a pris fin suite à la défaite du Japon marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale, face aux Alliés, les Coréens ont fait preuve d'héroïsme en opposant une lutte acharnée contre l'occupant. Ce qui a renforcé leur fierté et leur patriotisme. Ce qui va leur permettre de rattaper le retard constaté à l'époque en s'engageant dans le développement.
La lutte contre les deux blocs va cependant briser cet élan et consacrer la division. Celle-ci sera renforcée par, comme déjà dit, la création de deux Etats distincts (1984) puis par une guerre fratricide déclenchée en 1950 par le Nord et qui se terminera par un armistice (et non la paix) en 1953. Une guerre qui a eu des conséquences humaines, économiques et politiques néfastes sur l'ensemble du pays.
Etat de fait préoccupant pour la communanté internationale, en ce sens que le Nord œuvre sans relâche pour devenin une puissance nucléaire et voit dans la présence américaine dans le sud une menace pour sa sécurité.
Mais à l'inverse du gouvernement de Pyongyang (Nord) devenu depuis une dictature militarisée, héréditaire et hermétique, celui de Séoul (Sud) a réussi à mettre sur pied une jeune démocratie à l'économie prospère et diversifiée (12e à l'échelle mondiale) et qui progresse à pas sûrs vers plus de liberté de participation, de justice et d'égalité et ce non sans sacrifices et luttes pacifiques.
Son expérience à la fois économique et politique est intéressante à plus d'un titre pour les jeunes démocraties et les transitions démocratiques d'une façon générale, telles que la Tunisie qui entretient des relations diplomatiques et de coopération fructueuses avec Séoul depuis mars 1958 et des relations amicales et cordiales avec Pyongyang dans le cadre du respect mutuel des souverainetés et de la légalité internationale, tout en s'engageant à aider, dans les limites du possible, à la réunification de la Corée.
Après la dictature, la marche résolue vers la démocratie
Une donnée toujours utile à rappeler, le niveau économique et social de la Corée du Sud à la fin des années cinquante était parmi les plus bas au monde. Hasard objectif, la Banque mondiale avait élaboré au début des années 60 une étude comparative entre ce pays-là et le nôtre et avait conclu que la Tunisie avait plus d'atouts pour décoller que la Corée du Sud. Conclusions qui seront contredites car cette dernière entama à partir de 1962 une véritable révolution économique, avec l'aide des Etats-Unis bien sûr, ainsi que grâce aux dons, prêts avantageux et investissements du Japon en guise de réconciliation (traité du 22 juin 1965).
La révolution économique n'est pas allée de pair avec l'évolution politique, le pays ayant fait l'objet le 16 mai 1961 d'un coup d'Etat militaire dirigé par le général Park Chung-hee contre le pouvoir élu, et ce, après avoir pu organiser des élections présidentielles et législatives à partir de 1948 et instaurer un régime parlementaire en avril 1960.
Instaurant une dictature, le général Park a entrepris la modernisation de l'économie et a pu ainsi mettre le pays sur les rails du développement.
Cela n'a pu se réaliser que grâce à une politique énergique en matière d'éducation, d'industrialisation et d'échanges commerciaux fructueux avec l'extérieur.
Sans abandonner la dictature, le général Park s'est fait élire le 15 octobre 1963 président de la République et a tout fait pour se faire réélire en 1967, 71, 74, et 78 — son pouvoir a pris fin d'une manière tragique puisque le 26 octobre 1979 il a été assassiné par le chef de sa police secrète. Durant son règne, Park a pris plusieurs décisions antidémocratiques telles que la dissolution du Parlement et de la Constitution et a gouverné le pays d'une main de fer en érigeant la répression en politique d'Etat.
Mais les Coréens ne se sont pas laissé faire. Forts de leur militantisme et de leur symbole du mouvement national, ils se sont opposés tant bien que mal aux excès, et une bonne majorité d'entre eux à la présence américaine sur leur sol.
Le peuple coréen n'a épargné aucun effort ni aucun sacrifice afin de reconquérir sa liberté et sa dignité. Le 13 novembre 1970, un jeune ouvrier de 22 ans, militant pour les droits des travailleurs, du nom de Jeon Tae-il s'immole par le feu en protestation contre les conditions de travail, ouvrant ainsi la voie à la naissance du mouvement syndical. Il sera suivi à différentes dates par d'autres jeunes, de différentes conditions, y compris des étudiants (l'image d'un étudiant s'immolant par le feu et se lançant dans le vide du haut d'un immeuble spectaculaire).
Après la disparition de Park, la Corée du Sud s'est engagée dans une transition démocratique ayant abouti, après plusieurs événements sanglants (le soulèvement de la ville de Kwangji en mai 1980 par exemple) et de lutte pour le pouvoir, à l'élection en 1992 du président Kim Young-sam premier président civil.
Entre-temps, la Constitution a été amendée le 25 février 1988 vers une rigueur dans l'accès à la magistrature suprême sans égale. Elle a, en effet, instauré le mandat présidentiel de cinq ans… non renouvelable (l'Assemblée nationale est élue pour quatre ans).
En décembre 1997 est élu le président Kim Dae-Jung, célèbre opposant au régime du général Park et qui avait failli être liquidé à l'époque. L'alternance a ainsi vu le jour en Corée.
La vie politique et institutionnelle sera secouée le 12 mars 2004 par la décision prise par le Parlement de destituer le président Roh Moo-hyun avec suspension de ses fonctions, et ce, pour corruption. Il sera rétabli le 14 mai de la même année après le verdict de la Cour constitutionnelle qui a infirmé cette décision.
Dotée d'une administration efficace, la Corée du Sud a aussi une rue très active. Ne passe pas un jour sans que des citoyens ne descendent dans la rue pour manifester et pour exposer leurs revendications, et ce, d'une manière pacifique et civilisée.
Grâce à une presse dynamique et audacieuse, le pays est ainsi constamment sous la loupe de l'opinion publique.
Une expérience de transition démocratique à méditer car ayant associé lutte populaire, mobilisation des intellectuels et de l'opposition, militantisme des médias et une volonté irréductible de progrès et de réussite.
Aujourd'hui, la Corée du Sud est pleinement engagée sur la voie de la bonne gouvernance et fournit des efforts louables pour lutter contre la corruption, forte de son pouvoir judiciaire indépendant et de ses institutions qui se contrôlent mutuellement.


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