Sous l'intitulé "Plateforme d'action commune", quatre partis politiques ont rendu public, hier, un document comprenant un ensemble de principes et d'orientations autour de la situation actuelle dans le pays. Ils ont souligné leur engagement à œuvrer à "la réalisation des objectifs de la révolution, dans l'instauration d'un modèle démocratique fondé sur la citoyenneté, la justice sociale, l'indépendance de la magistrature et le contrôle du gouvernement, grâce à un pouvoir législatif élu démocratiquement". Le Parti du congrès pour la République, le Mouvement de l'unité populaire, le Parti de la réforme et du développement et le Mouvement Ennahdha, signataires du document, ont indiqué que cette initiative traduit leur conscience "de l'importance des défis majeurs auxquels fait face la Tunisie, dans cette étape délicate. Ils affirment, d'autre part, être conscients des conspirations tramées par certaines parties de l'intérieur et de l'extérieur et visant à détourner la révolution de ses objectifs en recyclant l'ancien régime et lui trouvant de nouveaux titres". Le document signé par Abderraouf Ayadi(PCR), Brahim Hayder (MUP), Mohamed Goumani (PRD) et Hamadi Jebali (Ennahdha), à l'issue d'une réunion des quatre partis tenue, lundi soir à Tunis, au siège du MUP, cite comme indicateurs de ce détournement contre la révolution "le retour de la répression sauvage contre les manifestations pacifiques, le recours à la torture et la lenteur des jugement des symboles de la corruption et de la dictature durant l'ancien régime, ainsi que le retour de l'ancienne garde, à travers la création de nombreux partis clonés du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous, ainsi que l'orientation du gouvernement à la désignation de responsables parmi les résidus de l'ancien régime, sans contrôle ni concertation". Dans leur "Plateforme d'action commune", les quatre partis réaffirment leur engagement à œuvrer pour le succès de l'échéance du 23 octobre 2011, pour l'élection de l'Assemblée nationale constituante", la considérant "comme une priorité totale dans l'instauration de la légitimité démocratique sur la base de la souveraineté du peuple". Ils appellent, d'autre part, "au renforcement de la vigilance populaire et d'en faire le principal garant de la réalisation des objectifs de la révolution, ainsi qu'à la préparation permanente pour la défense de la liberté d'expression et le droit de manifester pacifiquement, en tant que l'un des plus importants acquis de la révolution". Ce document commun a recommandé, en outre, de mettre en place des plans communs pour accélérer l'assainissement de la magistrature et la garantie de son indépendance, et l'instauration d'un système d'information libre et pluraliste qui joue son rôle vital dans la transition démocratique. Il insiste, par ailleurs, sur la nécessité de "faire face à l'utilisation de l'argent douteux en politique pour déformer la volonté du peuple et corrompre la vie politique", et de "veiller à l'indépendance de la décision nationale face aux dangers de l'intervention étrangère".