Plusieurs villes tunisiennes ont connu, dimanche soir, une ambiance festive après la libération de la capitale libyenne, Tripoli. Dans le gouvernorat de Tataouine où des milliers de familles libyennes ont trouvé refuge ces derniers mois après le déclenchement des violences, des attroupements de citoyens tunisiens et libyens ont suivi avec intérêt les événements de la nuit dernière par le biais des chaînes satellitaires. Ils ont laissé éclater leur joie de la victoire de la révolution libyenne et de la libération de la capitale Tripoli sans grands affrontements. Les klaxons des voitures ont fusé alors que les drapeaux libyens de l'indépendance ont été brandis, sous les feux d'artifice tirés vers le ciel de la ville. La fête s'est poursuivie jusqu'à l'heure de la rupture du jeûne. Une source sécuritaire au point de passage Dhehiba-Wazen a indiqué qu'un grand nombre de Libyens ont pris le chemin du retour en direction de leurs villes dans le but de participer à cet événement historique, marqué "par un retour au calme dans différentes régions du Jebel El Gharbi et de l'amélioration des conditions de vie dans cette région". Les manifestations de joie dans l'île de Jerba ont pris la forme de longs cortèges de voitures, notamment libyennes, parcourant les artères de l'île et brandissant les drapeaux des révolutionnaires. D'autres Libyens ont choisi de se regrouper sur les places publiques pour fêter les avancées et les victoires de la révolution. D'autres Libyens ont organisé des repas d'iftar pour célébrer la victoire. A Gabès, des milliers d'habitants de la ville et de citoyens libyens se sont massés dans les principales rues se félicitant du contrôle par les révolutionnaires de la capitale Tripoli et de l'effondrement du régime de Gueddafi. Merci, révolutionnaires Les festivités se sont poursuivies tard dans la nuit, durant laquelle les participants ont chaleureusement salué "la résistance des révolutionnaires et la bravoure du peuple libyen et sa grande détermination à se libérer de la dictature et à édifier un Etat démocratique". A signaler que plusieurs familles libyennes se sont installées à Gabès, fuyant les douloureux événements vécus par ce pays frère tout comme les milliers de citoyens du gouvernorat de Gabès travaillant en Libye et obligés de rentrer dès le déclenchement des affrontements. A Sfax, plusieurs citoyens se sont rendus devant le consulat libyen à Bab Bhar scandant des slogans tels que : "D'impasse à impasse, Gueddafi fait honte". Sfax abrite un nombre important de Libyens qui s'y rendent pour des soins médicaux ou pour des affaires. Tunis a, pour sa part, vu des centaines de Libyens sortir dans les rues des Cités Ennasr, célébrant l'entrée des révolutionnaires au cœur de Tripoli, et les informations successives sur la chute de Gueddafi. Les Libyens de tous âges se sont rassemblés au centre de la cité brandissant le drapeau de la révolution et scandant "la Libye est libre, Kadhafi dégage", dans une ambiance où retentissaient les klaxons et scintillaient les feux d'artifice. "C'est presque un rêve, aujourd'hui, nous ressentons effectivement que nous sommes libres", déclare une citoyenne libyenne. "C'est la première fois que je ressens la fierté d'être Libyen. Merci aux révolutionnaires et merci à laTunisie qui m'a adopté en dépit de ses difficultés", déclare un jeune Libyen, enveloppé dans le drapeau de l'indépendance adopté par la révolution.