Les producteurs de lait dans la région de Sidi Bouzid attirent l'attention sur les difficultés qui entravent la bonne marche de leur secteur d'activité pourtant en forte expansion. Ils pointent du doigt la spéculation sur le prix des produits fourragers et les pratiques déloyales exercées par certains centres de collecte de lait. Mohamed, producteur de lait, dénonce le recours fait par des centres de collecte à des pratiques illégales et immorales en forçant les éleveurs à céder leur production de lait de toute une journée. D'autres producteurs affirment que des centres de collecte s'adonnent, également, au commerce des fourrages et profitent de la croissance de la demande pour spéculer sur les prix. Les professionnels déplorent, en outre, l'absence de contrôle des points de vente par l'Office des céréales qui, selon eux, devrait assurer la distribution des fourrages aux petits agriculteurs. D'autre part, les quantités d'orge subventionnées par l'Etat et devant être distribuées gratuitement ne parviennent pas aux éleveurs et sont revendues au marché noir. Selon une source de l'Office des céréales, le prix des aliments pour bétail fait l'objet de hausses indues de la part des revendeurs. Avec un cheptel d'environ 7 mille têtes de vaches laitières, la région de Sidi Bouzid produit plus de 100 millions de litres de lait par an, ce qui la place au deuxième rang à l'échelle nationale. Elle compte 18 centres de collecte de lait d'une capacité de 150 à 200 mille litres par jour. La délégation de Bir Lahfay, où la plupart des familles sont des éleveurs, est la plus active en matière de production de lait au niveau régional.
