Né de l'Association des cinéphiles de Nabeul, une association qui réunit les amateurs et les professionnels du 7e art de tout bord, le festival du film maghrébin se veut le couronnement de tout un travail associatif et la concrétisation de nouveaux objectifs, dont notamment la mise en place d'actions pour l'éducation à l'image et la construction d'une nouvelle culture citoyenne. Durant les deux éditions précédentes, baptisées "les Nuits cinématographiques de Nabeul", l'association a œuvré, malgré un climat politique répressif et paranoïaque, à ramener le public vers l'espace déserté du cinéma, en lui fixant un rendez-vous à Nabeul, avant de se focaliser, cette année, sur la nouvelle et définitive vocation du festival, à savoir "le film maghrébin". C'est ainsi que le FFMN sera à partir du 7 septembre le seul et unique festival dans la région des cinq pays de l'Afrique du Nord à avoir choisi le Maghreb comme espace d'expression, mais aussi un espace où pourraient fleurir la coproduction et la distribution cinématographiques dans la région. "Si vous les regardez bien, vous verrez qu'ils ont dans le regard une lueur commune, des liens invisibles qui les distinguent et les unifient. Ce regard maghrébin exceptionnel, le FFMN veut le mettre en exergue comme un "je" face au monde sans être contre le monde, la spécificité assumée et ouverte, étant l'autre face de la diversité", expliquent Chama Ben Chaâbane et Anis Lassoued, membres de l'organisation. Cette orientation se confirme, d'ailleurs, dans la programmation qui inclut un gros plan sur le cinéma amazigh et un spécial Euro-Maghreb cinéma. "Nous n'aurions pas pu ainsi tenir la 3e édition de notre festival sans saluer, à travers les films sélectionnés, la résistance de ceux qui ont choisi de partir et de ceux qui sont restés cloîtrés dans le «vivre ici», ceux d'ici au Maghreb et ceux de là-bas, à Gaza ou à Jénine, prisonniers d'un cauchemar interminable. Un hommage à la cause palestinienne s'imposait car la résistance rappelle la résistance", ajoutent-ils. A partir de mercredi prochain donc, la ville de Nabeul accueillera son festival et ses invités maghrébins autour de projections, ateliers et débats de grands films qui ont marqué notre cinéma, entre courts et longs métrages, attachants et parfois utiles tels que : Tiraillement de Najoua Slama, Garagouz de l'Algérien Abdennour Zahzah, Pégase du Marocain Mohamed Mouftakir, Gharsallah de Kamel Laâridhi, La maison jaune de l'Algérien Omar Hekkar, La montagne de Baya de Azzedine Maddour, Dernier Maquis de Rabah Ameur-Zaïmèche, L'enfant endormi de Yasmine Kassari et Gaza-strophe de Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk.