Beït El Hikma, connue pour la qualité scientifique de ses publications et le sérieux de ses recherches, nous offre cette fois-ci le plaisir de leur adjoindre une remarquable qualité de présentation. Le livre qu'elle vient d'éditer sur Aly Ben Salem ressemble, en effet, davantage à un bel ouvrage qu'à d'austères actes de colloque (ce qu'il est au demeurant). Ce qui prouve bien que la forme peut servir avec fidélité le fond, sans occulter le plaisir de l'objet de valeur. L'année consacrée au pionnier de nos peintres, Si Aly, n'avait, malheureusement, pas tenu toutes ses promesses. On avait annoncé un documentaire, un catalogue raisonné, un beau livre, un concours, une campagne auprès des enfants, des colloques et une grande exposition bien sûr. Pour diverses raisons, le programme n'a pu être réalisé dans son ensemble. Certes, une très belle exposition de collectionneurs au Palais Kheïreddine a permis au public de découvrir des œuvres inédites et d'en garder la mémoire, grâce à un catalogue. Mais l'exposition a été abrégée du fait de la révolution et il semble difficile de la reprendre. Quelques rencontres ont eu lieu. L'une des plus importantes, des plus complètes aussi, au vu du panel des participants, a été le colloque organisé par l'Académie Tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts (Beït El Hikma). Autour du thème «Emotion de l'œil, passion de vivre», on a réuni les spécialistes et les connaisseurs de la personne et de l'œuvre de Aly Ben Salem. Tous, journalistes, écrivains, artistes, éditeurs, critiques d'art, ont connu de près Si Aly, ont approché l'une ou l'autre des multiples facettes de cette personnalité si riche, de ce personnage haut en couleur, chaleureux, généreux, plein d'humour et de sensibilité. Bien sûr, c'est à Hedia Kerstin Ben Salem, sa compagne et sa muse, que l'on a offert l'ouverture du livre, et le premier hommage. Tous l'ont accompagnée pour cette belle célébration. Particulièrement soigné, cet ouvrage présente une iconographie originale, souvent inédite, de belles illustrations pleines pages, une maquette aérée et fluide, un caractère agréable et un fidèle rendu de couleurs. Cette année sera consacrée à Ammar Farhat. On souhaiterait en connaître rapidement le programme, et peut-être envisager un ouvrage similaire