• Trois femmes seulement C'est la carte de l'assurance et de la promptitude que le PDP a brandi hier en étant parmi les premiers partis politiques à rendre publics, au cours d'un point de presse, ses têtes de liste pour l'élection de l'ANC et même le nom de son directeur de campagne, en l'occurrence M. Mongi Ellouze. Le parti semble prêt en effet à se lancer dans la course en annonçant sa participation aux élections dans 27 circonscriptions nationales et 6 autres à l'étranger, et en faisant valoir des critères de sélection de ses candidats plutôt rassurants. Compétence, rayonnement, honnêteté et ouverture sont, selon Maya Jeribi, secrétaire générale du parti, les maîtres-mots qui ont présidé à la sélection des candidats et à l'élaboration des 33 listes; opération réalisée avec succès dans les délais, mais non sans difficultés dans certaines régions où «l'abondance des compétences locales a posé un problème au niveau de la sélection, et c'est là une conséquence de notre choix d'ouverture des listes et du parti sur tous les Tunisiens désireux de participer à la construction du pays», a précisé Maya Jeribi. C'est aussi cette option d'ouverture qui a permis à de nouvelles recrues dans le parti de se retrouver en tête de liste dans certaines circonscriptions et d'engendrer, par conséquent, des mécontentements dans les rangs du parti. Cette ouverture ne semble pas, toutefois, avoir convaincu les femmes dont la timide présence, trois têtes de liste sur 33, suscite l'interrogation quant à l'application du principe de la parité. «La parité est un principe fondamental pour le PDP qui compte un grand nombre de femmes dans ses rangs, mais malheureusement nous nous présentons aux élections de la Constituante avec moins de femmes têtes de liste qu'en 2009; c'est le choix des femmes elles-mêmes qui, pour différentes raisons, préfèrent être en deuxième position», explique encore Maya Jeribi qui promet au passage une meilleure représentativité dans les futures échéances électorales. Du côté des jeunes, la performance est bien meilleure avec une proportion de 47% pour les moins de 40 ans, 36% pour les moins de 35 ans et 22% pour les moins de 30 ans. «S'il y a des surprises cela ne concerne pas en tout cas les leaders traditionnels du parti, à l'instar d'Ahmed Nejib Chebbi, Maya Jeribi ou encore Issam Chebbi qui mènent les listes des plus importantes circonscriptions de la capitale, à savoir respectivement Tunis 2, Ben Arous et Ariana. Pour Tunis 1, c'est Moncef Cheikh Rouhou qui est proposé et pour La Manouba, Ahmed Bouaâzi». A l'étranger, le PDP propose Mohamed Tahar Bouzayane en tête de liste pour le monde arabe, Tarak Toukabri pour France 1, Mahmoud El May pour France 2, Firas Ghezal pour l'Italie, Abdelhamdi Ben Azouz pour l'Allemagne et Jamel Jéni pour l'Amérique et les autres pays occidentaux. Oui au référendum, non à l'interdiction de la publicité politique L'occasion a été propice pour le staff des têtes de liste présents au complet et rejoint ultérieurement par Ahmed Néjib Chebbi, pour mettre au clair certaines zones d'ombre et répondre à certaines «rumeurs», autant de points d'interrogation soulevés par les journalistes. Mongi Ellouze expliquera ainsi que le PDP ne comprend pas l'utilité ni l'opportunité de l'interdiction de la publicité politique à partir du 12 septembre en cette période d'incertitude et d'incompréhension autour des partis politiques, indiquant que cette publicité demeure le seul moyen de faire connaître les partis et d'aider les électeurs à faire leur choix pour le 23 octobre prochain. Au sujet de la proposition faite par certaines parties pour la tenue d'un référendum, concomitant à l'élection de l'ANC, fixant les prérogatives et la durée du mandat de l'ANC, Maya Jeribi souligne l'importance de ce référendum qui doit limiter le mandat à 6 ou 9 mois, afin de permettre au pays de sortir au plus vite de cette période de turbulences. Interrogée quant au projet de révision de la Constitution proposée par le PDP en 2009, la secrétaire générale du parti réaffirme l'attachement de son parti au contenu de ce projet et précise qu'il sera présenté au cours de la campagne électorale. A propos de la rumeur concernant l'éventuelle proposition du PDP de transférer la faculté de Médecine de Monastir à Gafsa, le démenti du parti est net et catégorique d'autant que le programme électoral qui compte 120 points n'y fait aucune allusion. Interrogée sur les risques que représente l'insécurité constatée dans différentes régions du pays sur le bon déroulement des élections, la secrétaire générale du parti admet l'existence de ces risques et explique que c'est la raison pour laquelle tous les Tunisiens doivent s'unir pour faire réussir les élections et assurer ainsi le retour de la légitimité. Et Maya Jeribi de lancer un appel aux autres partis politiques et à l'ensemble de la société civile pour œuvrer ensemble au retour de la sécurité dans le pays.