L'Espérance ira tout à l'heure vers un destin qu'elle veut à tout prix africain Deux grandes équipes, ça finit toujours par se retrouver. Ça n'a pas de secrets l'une pour l'autre et, pourtant, chaque match est une nouvelle découverte. Tenez : qui à la veille de ce sommet peut deviner avec exactitude l'issue de cette confrontation? Pas nous en tout cas, d'autant que la donne est particulièrement compliquée cette fois-ci puisqu'il faut se référer à un calcul de probabilité digne d'un sujet de Bac maths. Et encore : puisqu'une très peu probable victoire du Mouldia Club d'Alger pourrait ultérieurement bouleverser les pronostics. Nous n'en sommes pas là et contentons- nous du match du Caire. L'Espérance ne doit pas perdre par deux buts d'écart, alors qu'Al Ahly n'a aucune chance de passer s'il ne bat justement pas les champions de Tunisie par deux buts. Tel qu'il se présente, le match promet d'être complètement fou même si notre espoir est que l'arbitre, lui, garde la tête bien sur les épaules. Avantage à Al Ahly ou à l'Espérance? Exception faite du terrain et du public, l'Espérance part avec des avantages et des atouts certains. Dont deux au moins importantissimes : psychologique eu égard à la pression qui pèsera sur les épaules de l'adversaire et tactique, dans la mesure où le vainqueur du doublé aura le choix des armes. Il peut choisir de jouer les contres comme il peut opter pour une stratégie, carrément offensive qui lui permettrait de se mettre à l'abri dès le départ et de brouiller ainsi toutes les cartes de l'adversaire. Risques calculés Deux stratégies qui comportent de gros avantages, mais aussi quelques risques, le football n'étant pas une science exacte. Examinons plus en détail avantages et risques à la lumière du profil de cette équipe de l'Espérance. C'est vrai que l'Espérance a progressé sur le plan défensif, mais de là à affirmer qu'elle est désormais solide, c'est un pas que nous n'oserons pas sauter. Jouer en contres ne serait pas une mauvaise idée pour peu que l'Espérance maîtrise cet exercice. Or, les «Sang et Or» n'affectionnent pas cet exercice et n'ont jamais vraiment essayé de le mettre en pratique. Que peuvent donner un entrejeu et une défense espérantistes pressés dans leur zone. Pas grand-chose de bon à notre avis, cela d'autant qu'Al Ahly, qui peut bénéficier de l'apport des latéraux, pourrait mettre nos représentants en sérieux danger. L'autre option, la plus plausible à notre humble avis, serait que l'Espérance joue son jeu tout en baissant l'épicentre de sa manœuvre. Cela devrait se traduire par un rapprochement des lignes qui empêcherait Al Ahly de manœuvrer à sa guise, d'assurer la couverture défensive et de repartir à l'attaque avec le maximum de chances de réussite. Cela équivaut également à dire que N'Djeng, Msakni et Darragi aient pour première tâche de former le premier rideau défensif et d'aller au charbon. Ce que Bouazzi sait faire parfaitement. Mais en même temps — et on insiste -dessus — l'Espérance doit essayer de jouer son jeu, seul garant de la réussite. Voici donc les quelques équations, les quelques probabilités et les chances réelles d'une Espérance qui doit surmonter l'épreuve du Caire pour exister dans cette Ligue des champions à laquelle elle tient tant. Croisons les doigts ! ------------------------------------------------------------------------ EST : 100e déplacement en Afrique 200 matches dans les différentes compétitions africaines. C'est le record réalisé par l'EST samedi dernier face au Mouloudia. Au Caire , les «Sang et Or» effectueront leur 100e déplacement en Afrique, le 12e en Egypte. Une victoire ou un nul qualifierait l'EST comme 1er du groupe. Une défaite par un but d'écart et un succès du WAC à Alger donneraient la tête du groupe aux Marocains. Pour les Egyptiens, seul une victoire par 2 buts d'écart leur permet de se qualifier. Rappelons que l'EST n'a été éliminée dans les groupes qu'à deux reprises (2002, 2007) en 9 participations. Y. SAIHI * En 2001, l'EST avait battu les Rwandais d'A. Patriot 7-0 à Tunis, mais n'a pu disputer le retour à cause du forfait de son adversaire et c'est pour cette raison qu'on compte plus de matches à domicile qu'à l'extérieur.