Au cours d'un atelier organisé hier en fin d'après midi, le parti Ettakatol a présenté le projet de sa vision concernant le secteur de l'éducation, secteur stratégique qui mérite une attention particulière et appelle une réforme en profondeur pour l'adapter aux mutations que connaît la société tunisienne. Elaboré par un groupe de travail composé essentiellement d'enseignants, ce projet sera soumis pour enrichissement à la réflexion et au débat. Constatant que le système éducatif n'a pas suivi l'évolution de la population comme les nouveaux impératifs en termes de développement des capacités et d'amélioration de l'employabilité, le groupe de travail a défini cinq objectifs visant à bannir l'abandon scolaire, permettre aux enfants de maîtriser l'internet à 13 ans, supprimer graduellement l'orientation universitaire par ordinateur, faire évoluer la proportion de la formation professionnelle de 10% à 30% dans les écoles des métiers et, enfin, assurer l'employabilité. Le système éducatif préconisé se propose, d'après ses initiateurs, de développer l'esprit d'initiative et d'autonomie ainsi que la culture de citoyenneté chez l'élève pour faire de lui un bon citoyen et mieux le préparer au monde professionnel. Au sujet de l'égalité des chances, le projet avance comme proposition la création de zones d'éducation prioritaires avec des cours de soutien gratuits pour les élèves en difficulté et la mobilisation de moyens nécessaires pour encourager les enseignants à aller dans les régions défavorisées. Volet enseignement supérieur, Ettakatol propose de concevoir des premiers cycles universitaires de trois ans homogènes auxquels les bacheliers accèderaient après le baccalauréat selon leur choix et qui seront sanctionnés par un diplôme de licence. Comme il propose la suppression du système actuel de l'orientation universitaire et son remplacement par un concours selon le classement des candidats pour l'accès aux écoles et à certaines facultés. L'enseignement supérieur doit, également, faire place à l'enseignement des langues et de l'informatique. Et comme l'enseignement supérieur doit s'ouvrir sur le marché de l'emploi, Ettakatol propose la création d'un observatoire indépendant pour le marché de l'emploi ainsi que le développement des écoles de métiers avec des passerelles entre l'entreprise et les différentes institutions universitaires. Le développement de la culture entrepreneuriale à travers les programmes d'enseignement doit avoir sa place pour bien préparer les diplômés à la vie professionnelle. La recherche scientifique aura, en outre, une place avec le développement de pôles régionaux de recherche appliquée par filières, mais aussi avec la création de laboratoires bénéficiant d'incitations fiscales pour les professionnels qui investissent dans ce domaine.