Boguslaw Zagorski est né à Varsovie en 1946 dans une famille catholique. Ses parents étaient journalistes. Ce détail a une grande importance car dans sa maison parentale, Boguslaw a découvert différents journaux internationaux, édités en plusieurs langues. Parmi elles,la langue arabe et les dialectes balkaniques dont ses parents étaient spécialistes. Boguslaw était un enfant très intelligent, il voulait tout savoir et lisait toujours. Il possédait une mémoire exceptionnelle et apprenait très vite. Depuis son plus jeune âge, il a décidé d'apprendre la langue arabe pour découvrir d'autres cultures. Alors ses parents ont demandé à un prêtre polonais arabisant, Jerzy Nosowski, de s'occuper de lui. Ce prêtre était un grand connaisseur du monde musulman et arabe, spécialiste en études comparatives sur l'Islam, auteur de plusieurs livres dont : Des règles juridiques du Coran, Théologie du Coran et traducteur extraordinaire en polonais de Interprétation des principes sur le soufisme d'Al-Qouchairie (Al-Quchairi). Par conséquent, en 1964, Boguslaw a choisi de faire des études orientales où il a rencontré le professeur Jozef Bielawski, connu pour sa célèbre traduction du Saint Coran en langue polonaise et qui marquera la vie de Boguslaw. Pendant ses études, le jeune étudiant approfondit ses connaissances du Coran et effectue plusieurs voyages en Afrique. Il a visité le Nigeria, le Niger et l'Algérie. Il a passé une année à Oran et à Tunis, ce qui lui a permis de découvrir les œuvres d'Ibn Khaldoun, fondateur de la sociologie, auteur d'une pensée très profonde et d'une réflexion sur les développements des sociétés, surtout les sociétés musulmanes. Chez le prêtre Jerzy Nosowski, il est rapidement devenu un admirateur d'Ibn Khaldoun. Au point que son sujet de doctorat porta sur la vie d'Ibn Khaldoun. Sa vénération du penseur tunisien a abouti en 1991 à Varsovie à la fondation d'un Institut supérieur privé d'Ibn Khaldoun, qui s'occupe des recherches sur le monde arabe et musulman. Boguslaw a étudié aussi les dialectes berbères: tamashek, taqbaylit et tachelhit. Après s'être imprégné des valeurs et principes de l'Islam, Boguslaw se convertit à l'Islam en 1975. Depuis cette date et ce moment crucial dans sa vie, il se jeta dans un travail acharné. Sa femme, Elzbieta, géologue et mathématicienne de formation, a renoncé à sa carrière professionnelle bien entamée pour s'occuper de sa maison, de ses trois enfants et de son mari. Depuis des années, M. Boguslaw Zagorski préside la Communauté musulmane à Varsovie. Il a également été chargé de la coopération internationale au sein de l'Association islamique de la Pologne. Il est devenu un commentateur de la télévision et de la radio polonaise sur les évènements politiques dans le monde arabe et musulman. Il donne, par ailleurs, plusieurs conférences sur l'Orient et continue de voyager sans arrêt. En l'an 2008, il participe à un congrès international à Tunis, en tant que professeur, dans une conférence géographique. Il donne aussi des cours de droit islamique dans plusieurs universités en Pologne et ailleurs. Actuellement, il travaille sur deux grands sujets fondamentaux qui le passionnent particulièrement : - Toponymie maghrébine d'après "L'histoire des Berbères" d'Ibn Khaldoun - Etude structurale de la toponymie de la Péninsule Arabique, citée dans les ouvrages des poètes arabes anciens et des géographes arabes. Il est actuellement membre du Conseil commun de catholiques et musulmans à Varsovie. Il œuvre constamment pour les dialogues entre les trois grandes religions. Ainsi, se déroule la vie bien remplie d'un homme exceptionnel, optimiste, attaché à la science. Boguslaw Zagorski est devenu grand connaisseur de l'Islam et ami des pays arabes et musulmans. Sa bibliothèque, avec une douzaine de milliers de livres et plusieurs manuscrits en arabe, turc et persan, est l'une des plus grandes bibliothèques dépositoires de sciences et héritage musulmans en Pologne. Malheureusement, les dernières pluies en Pologne n'ont pas épargné sa maison et beaucoup de livres furent endommagés par de l'eau. C'est une véritable catastrophe pour lui et pour la vie culturelle musulmane en Pologne.