Avec des joueurs plus vivaces et plus sobres, le CSS a excellé dans l'art des contres et de la transition En une semaine, la meilleure défense du championnat a craqué à 5 reprises ! Trop pour une équipe qui veut aller le plus loin possible dans l'épreuve de coupe. Par contre, le CSS a géré comme il faut ce match et a profité, parfaitement, de l'expulsion de Wissem Ben Yahia (un joueur qui a été le bourreau des siens !), pour prendre au dépourvu une défense catastrophique du CA. Plus sobres, plus vivaces, moins excités, Younès (qui retrouve son vrai poste d'avant-centre) et ses équipiers ont mieux pris les choses en main. En menant au score à tous les coups, le CSS de Luka s'est assuré sa qualification aux prolongations, qui deviennent le territoire préféré des Sfaxiens, chose qui montre que le vainqueur d'hier a le souffle long et l'aptitude à gérer au-delà de 90 mn de jeu. Un vrai match de coupe où le calme et la vitesse de transition de la défense en attaque ont tranché en faveur du CSS. Au CA, Habib Mejri n'a rien fait pour gérer les tournures du match. Comment expliquer alors le remplacement de Boujelbène par Hadhria ? Il fallait un joueur capable de couvrir la défense frileuse et approximative sur chaque renvoi de la balle. La reconversion de Melliti en récupérateur n'a pas été une idée brillante. Cette élimination retentissante va avoir de graves répercussions sur l'avenir immédiat du CA. C'est la faillite de tout un modèle ! Le CSS reste fidèle à sa réputation de spécialiste de coupe. Mentalement, les progrès sont évidents pour une équipe habituée à jouer bien et même à prendre un ascendant sur l'adversaire ! Defense Les deux défenses ne sont pas exemptes de reproches. Quatre défenseurs sur la même ligne dans les deux équipes, le schéma a été le même, mais sur le plan individuel, les défenseurs sfaxiens ont été moins prenables. Le placement de Rouid-Ben Salah (un garçon prometteur‑!) par rapport à Traoré et à Akrout a été réussi dans l'ensemble. Dans le camps clubiste, la couverture était le grand tort. Meriah n'a rien fait pour marquer ses adversaires et couvrir sa place. Ni Bacha ni Bachtobji ne furent capables de tenir face aux passes latérales et aux courses de Younès, Ushé et Touré. Côté gardien, Adel Nefzi confirme sa lourdeur et ses réflexes lents, contrairement à un Khalloufi plus sûr. Six buts, ça prouve bien que les deux défenses n'étaient pas le point fort. Mais il faut avouer que la défense clubiste était méconnaissable. Milieu Si les Clubistes, réduits à 10, ont pu posséder la balle grâce à un extraordinaire Alexis, ils n'ont pas été capables de continuer sur ce sursaut d'orgueil. La formule de Luka a été payante avec deux pivots, Bergaoui et Hammami, deux milieux de couloir, Touré et Maâloul, et un régisseur, Zaïem. Sur l'ensemble du match, la qualité de la circulation de la balle et des enchaînements offensifs du CSS ont été meilleurs. Au CA, seul Alexis a été vaillant. Sellami a été comme d'habitude transparent, Hadhria a alterné le bon et le moins bon, alors que Melliti n'est pas le joueur qui peut faire la différence. La sortie de Boujelbène a été, à notre avis, le tournant tactique de la partie. Le milieu du CSS a su se manifester quand le milieu clubiste est tombé dans la précipitation et la nervosité. Et c'est encore une fois la vitesse d'exécution qui a fait la différence ! Attaque Ce n'est pas faute d'avoir essayé. L'attaque clubiste a capitalisé maintes occasions, mais faute de sang-froid et de lucidité, Akrout n'a pas trouvé la solution. Il y avait un énorme décalage entre Akrout, lourd et mal dans sa peau, et Traoré, généreux et le seul à pouvoir tenir la balle vers l'avant. Côté sfaxien, Younès a retrouvé ses dons de buteur et d'attaquant baroudeur. Il est vrai qu'il a été bien accompagné. Touré, puis surtout Ushé, ont été de vrais attaquants capables de percer et d'apporter le danger. Scorer à 4 reprises, ce n'est pas quelque chose de facile dans un match pareil. Le CSS ne l'aura pas volé.