De notre envoyé spécial à Khartoum Karray BRADAI Plus solide, plus solidaire. Tout en gardant son cachet d'équipe offensive. En cette nuit du dimanche au lundi, le stade de Oum Dormane a bien mérité son étiquette de fief de l'Espérance Sportive de Tunis. Au point de finir par croire que dans ce stade fétiche des Soudanais d'Al Hilal, rien ne pouvait arriver au champion tunisien qui a eu la malice de nous faire peur après la reprise, avant de revenir pour dominer cette demi-finale aller de la Ligue des champions et de redevenir ce qu'il a toujours été. Mais le plus paradoxal de cette histoire, c'est que l'Espérance d'aujourd'hui a confirmé qu'elle est la grande favorite pour remporter cette Ligue des champions tant désirée par Hamdi Meddeb, les joueurs, le staff technique et surtout les supporters. Cette victoire a donné une belle idée de la volonté farouche qui anime un groupe qui croit en sa bonne étoile. Le scénario catastrophe, tout le monde pouvait y penser mais l'Espérance était bel et bien armée pour l'éviter. Et même un peu plus. Ah si D'jeng avait réussi à marquer ces trois occasions très nettes! L'adversaire n'était pas une foudre de guerre. Soit. Mais à l'Espérance, on a appris à respecter l'adversaire. Pour mieux le battre. On ne tremble plus derrière L'Espérance a déjà assuré sa qualification en finale. Reste le match retour. On a vu l'Espérance et on a vu Al Hilal. Franchement, il n'y avait pas photo. Même si le parcours de l'Espérance, ne l'oublions pas, n'a pas été exempt de mauvaises surprises. Elle n'a pas eu lieu à Oum Dormane et c'est peut-être un signe qui ne trompe pas. L'EST est bien là, elle a pris des coups et a appris à en donner. Cela s'est fait dans le doute, dans la polémique, mais il s'agit là de football et le débat n'est jamais clos. Seuls les résultats comptent et ils sont aujourd'hui là. Tout comme ce jeu qui fait la particularité de cette équipe. Sénégalais, Marocains et Egyptiens l'ont constaté à leurs dépens. L'Espérance a désormais un style, tourné vers la construction, l'offensive. Avant, ça passait ou ça cassait. Nous avons l'impression que c'est plus solide aujourd'hui. Mais il faudra le prouver jusqu'au bout. En attendant, laissons les supporters, joueurs, staff, dirigeants savourer cette victoire historique à Khartoum et soyons convaincus qu'il y aura, avec cet esprit, d'autres conquêtes. ------------------------------------------------------------------------ En direct de Khartoum De notre envoyé spécial • Profitant de sa présence à Khartoum, où il entraîne une équipe soudanaise, l'entraîneur Mohamed Kouki a salué toute la délégation «sang et or». Inutile de dire que Kouki a donné quelques tuyaux sur le club soudanais à son ami Nabil Maâloul. • Lors de la réunion de la commission technique, il y a eu quelques problèmes entre les dirigeants soudanais et le commissaire du match Al-Hilal-EST. • Les joueurs «sang et or» ont regardé la demi-finale entre le WAC et Enymba. • 51 supporters «sang et or» se sont déplacés à Khartoum pour encourager leur équipe face à Al Hilal. • L'incontournable chicha est actuellement interdite au Soudan. Ce qui a énormément contrarié les fumeurs tunisiens de narguilé. • Au cours de la dernière séance d'entraînement de l'EST, nous avons remarqué la présence d'une jeune fille tunisienne de 13 ans, venue encourager les «Sang et Or», alors qu'elle est supportrice de l'ESS. • A l'occasion du match Al Hilal-EST, le centre de presse du stade a été mis à la disposition des journalistes venus couvrir la demi-finale. • Les chaises du stade sont dans un piteux état, alors que la CAF exige que le stade soit aux normes. • Juste après le match, la délégation tunisienne a regagné la capitale • Les taxis au Soudan ont un nom étrange : Rakcha! • Mécontent de son statut de remplaçant face à Al Hilal, Darragi a refusé d'être sur le banc en première mi-temps. Il a fallu l'intervention de Hamdi Meddeb pour qu'il rejoigne ses coéquipiers après la reprise. Un peu d'humilité, Darragi ! B.K. ------------------------------------------------------------------------ Ils ont dit De notre envoyé spécial Nabil Maâloul : «On aurait pu gagner avec un grand écart» «L'EST a livré un grand match tactique. Nous avons dominé outrageusement la rencontre face aux Soudanais d'Al Hilal qui n'ont pu jouer à leur guise. Nous avons fait un grand pas vers la finale, mais il faut se méfier du match retour. Il faut dire que l'EST a encore consolidé son statut de grand favori dans cette Ligue des champions. Nous avons confirmé notre ascendant sur cette compétition mais il y a encore du chemin à faire. Pour le moment, nous n'avons rien gagné. Il faut persévérer cet esprit combatif pour assurer notre qualification en finale». Mitcho (Al Hilal) : «Nous avons été battus par un grand d'Afrique» «Il n'y a rien d'humiliant à être battu par la meilleure équipe d'Afrique. L'EST nous a été supérieure sur tous les plans. Le but encaissé par Al Hilal est signe que notre défense manque d'assurance. J'ai voulu rectifier le tir en remplaçant un défenseur par un attaquant. Cette option nous a permis de gêner la défense «sang et or» qui a toutefois été intraitable. Nous nous sommes procurés quelques occasions à la fin du match, mais c'était trop peu pour égaliser». M'sakni : «Quel match !» «Encore une fois, nous avons réalisé un sans-faute. Nous aurions pu marquer plus d'un but, mais l'essentiel a été fait à Oum Dormane. La finale est encore loin et il faut passer par la demi-finale retour». Derbali : «Afrique, nous revoilà!» «Notre maîtrise tactique a prévalu face à Al Hilal. Nous avons manqué de chance car nous aurions pu marquer d'autres buts». B.K.